Brèves de contrebande
- Raoul Pestil
- 11 déc. 2017
- 4 min de lecture

Autonomie.
Les Corses ont voté pour l’autonomie, ils vont donc devoir subir en plus des fonctionnaires de l’Etat Français, ceux du pouvoir corse. Bon courage.
La langue corse sera obligatoire et les enseignants devront la parler. Il faudra réformer la Constitution. Pourquoi pas ? Il n’y a pas de pétrole en Corse.
En économie, sur l’Île rien ne changera.
Les subventions d’Etat seront toujours nécessaires, détournées et abondantes au moins pendant un temps, tout racket à une fin. Les entreprises ne vont pas se ruer sur une Île certes belle mais peu réputée pour son ardeur au travail et son efficacité, et surtout connue pour sa culture de la rançon. Les pinsutos propriétaires de villas continueront de cotiser, mais ce sera légal, une taxe locale soleil.
Rien ne changera en Corse, sauf peut-être les files d’attente dans les magasins, pas pour acheter de merveilleux produits locaux, mais ceux de première nécessité.
Un effet possible enfin, mais lointain, la fonction publique en France finira par manquer de Corses, mais ne rêvons pas.
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Le KO démocratique
La démocratie par QCM (questionnaire à choix multiples), Hamon, Le Pen, Mélanchon même combat : “je suis votre chef dites-moi ce que je dois penser. Après dépouillement de la consultation, je vous ferai part de mes fermes convictions, des idées qui ont toujours été les miennes“.
Ségolène Royal fut une précurseuse (et pan !) de ce degré zéro de la démocratie. On fera le crédit à ceux qui y ont recours de ne pas truquer les résultats de ce qui se révèle le plus souvent un pot-pourri, totalement incohérent, cela joindrait la fripouillerie à l’aveu pathétique d’incompétence.
La démocratie directe s’invite dans la place laissée vacante par la démocratie représentative, du fait de la démission des politiques qui n’ont jamais eu beaucoup d’idées, mais qui au moins faisaient semblant d’être bardés de certitudes. La mode est d’être “à l’écoute“. Il faut l’être, bien entendu, mais des problèmes, pas des solutions. Les cahiers de doléances ne sont pas un programme de gouvernement, et encore moins un projet de société. A juste titre, les défenseurs de la démocratie participative soulignent l’absence de perspective à long terme des dirigeants. Mais quand ils exposent que, selon eux, la vision d’avenir serait meilleure au raz du gazon, ils se trompent lourdement. Quand on perd le nord, ce qu’il faut faire, c’est changer de guide et non confier le soin de la destination aux aveugles.
Sur des question précises, importantes, qui ont fait l’objet d’un débat libre et éclairé, la démocratie directe a un sens et une valeur. Mais il faut en user avec précaution, car les démagogues ont vite fait de s’en emparer pour en faire le plus mauvais usage. Il est loin d’être acquis que l’abolition de la peine de mort aurait pu être obtenue par référendum, et tout à fait certain qu’à plusieurs occasions une consultation populaire aurait conduit à son rétablissement.
Au demeurant, la démocratie directe souffre de trois vices majeurs. C’est d’une part une forme de décision anonyme où personne n’est responsable de rien, d’autre part, sans le moindre recul, elle est le règne du grégaire donc de l’émotionnel, et enfin, par voie de conséquence des deux premiers défauts, elle a une prédilection pour les fausses solutions.
La démocratie directe est aussi une tromperie, on aguiche le chaland, on cajole le militant en laissant espérer que les aspirations de chacun seront prises en considération, alors qu’il s’agit au mieux d’une boîte à idées, destinée à pallier les conséquence centrifuges d’une défaite électorale et éviter le KO démocratique.
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Lot de consolation
Vous vous plaignez de payer beaucoup trop d’impôts. Et vous avez raison, car entretenir une armée de bureaucrates est un luxe inutile. Mais, regardez autour de vous. Votre voiture est une allemande, votre canapé est italien, votre frigo américain, votre machine à laver encore allemande, votre télé est coréenne comme votre ordinateur et votre téléphone, dans votre placard les chemises sont marocaines, les tee-shirts tunisiens, vos chaussettes viennent du Viêt-Nam, et tout le reste vient de Chine... l’utile et l’inutile.
Alors demandez-vous ce que vous pourriez remplacer par des articles français. Cela vous permettrait de payer moins d’impôts, n’est-il pas vrai ?
Le seul problème c’est, qu’à part pour le véhicule automobile, il n’existe pas d’équivalent made in France à tous les objets qui vous entourent. Les bureaucrates que vous entretenez à grands frais se sont occupés de régler la question.
Alors pour vous consoler, descendez dans votre cave, dénichez une bonne bouteille de Bourgogne, au milieu des vins californiens, italiens, espagnols et néo-zélandais. Débouchez-la, et si elle n’est pas bouchonnée, noyez votre désespoir dans l’alcool, bien entendu avec modération.
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Edouard Philippe, ectoplasme holographique d’Alain Juppé. Alain Juppé sort de cette personne !!
Macron est ambidextre mais unijambiste. Il sautille d’un fonctionnaire à l’autre, mais ne peut s’appuyer sur aucune béquille politique solide.
Christophe Castaner, Délégué Général de LRM. Délégué auprès de qui ? Dévoile sa pensée politique : "Sur Notre Dame des Landes, j’attends l’expertise et me rangerai à ses conclusions", parole de bureaucrate. Si on comptait sur lui pour montrer le chemin, c’est raté.
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On se demandait si la politique d'Emmanuel Macron était la bonne, François Hollande, l'homme qui a toujours tout faux, vient de nous le confirmer... il est contre.
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Et si les Banques Centrales, au lieu de se préoccuper de l'inflation qui n'existe plus, se souciaient du niveau d'endettement, ici des Etats, là des particuliers...
Le Syndicat de la Magistrature déplore que la Ministre de la Justice ne se livre pas à un bras de fer avec le Ministre de l'intérieur. Pour certains l'état de droit est avant tout un état de guerre.
On ne peut que comprendre François Bayrou, donneur de leçons d'intégrité en chef, qui plaide pour le maintien de l'ISF, il faut bien que quelqu'un remplisse les caisses publiques qu'avec ses amis, rares mais voraces, il pille en organisant des emplois fictifs que par ailleurs il a tant dénoncés.
Bien que l'on ne puisse que regretter la manière dont la Justice a été instrumentalisée dans l'affaire Fillon, au mépris du principe de non ingérence du judiciaire dans le débat démocratique, il reste vrai que plus le singe monte dans l'arbre, plus il doit s'assurer d'avoir les fesses propres.