De la chambre à part à la séparation de corps
- André Touboul
- 10 févr. 2018
- 2 min de lecture

De la chambre à part à la séparation de corps
Les autono-indépendanto-nationalistes corses ne cessent de fustiger l’Etat français, oppresseur et source de tous leurs maux et retards de développement. Certes le PIB corse est de 11% inférieur à celui de la France dans son ensemble. Mais autour de la Corse, regardons la Sardaigne et la Sicile qui sont autonomes au sein de la République italienne. Le PIB par habitant est de 22.600 € en Corse, contre environ 16.500 €, pour ces iles voisines. De plus, à la faveur d’un Etat faible, s’y sont développées des Mafias dont le panégyrique, si l’on peut dire, n’est plus à faire. Certes, les élites corses ne sont pas des parangons de vertu, la corruption n’est pas une étrangère sur l’Ile de Beauté, elle s’y promène comme la mort dans son jardin, mais nous sommes loin de la gangrène qui frappe la Sicile et la Sardaigne et y étouffe toute velléité de démocratie. Est-ce cet avenir que l’on veut pour la Corse ?
Avec raison Macron refuse la co-officialité de la langue corse qui n’en est pas une. De création récente, elle n’est pas celle que parlent les vieux dans la montagne. Le Président refuse aussi de conditionner la propriété immobilière à une durée de résidence, c’est le bon sens, car il faudrait instaurer une réciprocité. En revanche, il envisage de faire chambre à part dans la Constitution avec la Corse, la porte ouverte à une séparation de corps. Voici une victoire sans précédent pour les autonomistes, qu’avec une grande habileté, ils ont travesti en défaite. Pour les Corses, c’est un pas vers la sortie de la République et ce jour-là de l’Europe.
L’imprécatrice
La femme de l’assassin du Préfet Erygnac se glorifie d’avoir "interpelé" le Président Macron, on devrait dire plus exactement “apostrophé“. Le coup d’éclat est minuscule. Une imprécation de plus dans les cartons des visites officielles. On ne compte plus ces moments incongrus qui n’ont aucune portée. Bien entendu, il faut faire exception pour le fameux “ casse-toi, pauvre con“, mais, l’écho fut alors celui de la parole présidentielle. Les plus navrants sont ceux qui ont éprouvé le besoin d’ergoter sur la qualité de cette personne, lui déniant, à tort semble-t-il, celle d’épouse pour lui accorder du bout des lèvres celle de mère d’un enfant commun avec le condamné... et l’on doit regretter que la Ministre adjointe à celui de l’Intérieur Jacqueline Gourault ait été parmi ces chipoteurs mal informés.
Dans le monde des indépendantistes
Quelle langue les Catalans parlent-ils avec les Basques ? Et bientôt les Corses avec les Bretons ?
Aucune, ils ne s’adressent pas la parole.