Onfray, on ne fait pas de la musique avec du bruit.

On ne tire pas sur les ambulances et moins encore sur un lit d’hôpital. Michel Onfray, cette très grande bibliothèque de philosophie a été victime d’un AVC, souhaitons-lui un prompt rétablissement, si cela peut aider. On peut y voir une forte exposition aux risques d’une discipline qui néglige trop souvent l’exercice physique.

Onfray s'exprime sur la musique

Un monceau de mots. Un monceau d'abord car Onfray procède toujours par accumulation, énumération, empilement d'exemples répétitifs. Des mots aussi, car s'autorisant d'une citation de Prokofiev, il affirme péremptoirement que la musique ne signifie rien d'autre que ce que nous y projetons. Pour le démontrer, il déclare que nul ne peut dire de quoi elle parle, si l'on ne le lui a pas dévoilé auparavant. Il poursuit en disant que le mode mineur n'est pas spécifiquement triste et majeur gai. Tout ceci est vrai, il aurait pu ajouter que l'interprétation lente ou rapide peut changer le sens d'une œuvre musicale.

Onfray va trop vite, et trop loin. L'histoire, le scénario, le thème ne sont pas des éléments que la musique a pour vocation de renseigner. La musique porte en elle un état d'âme. Certains airs sont nostalgiques sans que l'on sache de quoi ni de qui ils parlent. D'ailleurs, ils ne parlent pas. La musique n'est pas bavarde. Militaire, elle est martiale, chacun le ressent. Dansante, elle donne envie de bouger. Certaines musiques sont entraînantes, d'autres languissantes. Ces émotions existent quels que soient leurs objets. Lorsqu'elle imite, la musique peut être descriptive, ou narrative, ce n'est pas sa vertu première. Il s'agit plus d'un tour d'habileté que l'expression de sa nature profonde. Mais on ne peut dire que la musique ne signifie rien.

Il est prouvé que les animaux, et les plantes sont sensibles à la musique, ces ondes sonores véhiculent des structures qui favorisent le bien être ou provoquent l’anxiété. Sans ces éléments signifiants, la musique ne serait que du bruit.