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Elle voit des nains partout, racisme et sexisme, toute même pagaille ?

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 16 juin 2020
  • 3 min de lecture

Quand on entend le mot racisme, l’oreille se dresse. Il y a trop de blessures profondes qui sont attachées à ce terme. Être l’objet de racisme, c’est à dire être considéré comme une chose, au mieux un humain de seconde zone, et pourquoi pas un nuisible à détruire est une expérience dont on ne sort jamais.


Est-ce pour autant que l’on doive s’engager dans une compétition victimaire entre racisés ? Ou intenter des procès à tout va contre une prétendue suprématie blanche ? Certainement pas. La dignité de l’être humain s’y oppose. Ce serait se mettre au même niveau que ceux qui ont besoin de la haine de l’autre pour exister ou se consoler de leurs insuffisances ou de leurs maux. On ne traite le racisme que par la pitié, car c’est bien celui qui en présente les symptômes qui s’exclut de la communauté humaine.


Il serait absurde de dénier aux gens qui sont noirs, ou qui se sentent noirs, d’avoir une pensée propre à leur histoire, d’en tirer des enseignements, une fierté et une identité. Mais aucune identité culturelle n’est légitime à se construire contre les autres. A cette facilité, qui correspond à une pente naturelle de l’être humain, il faut résister. Nul ne se valorise en dénigrant l’autre. Personne ne devient respectable par l’insulte ou l’injure.


Dans ce contexte, les interventions de bonnes âmes, qui se mettent en vedette pour condamner la terre entière, sont à prendre avec des pincettes. Ce sont des manifestations médiatiques que l’on ne peut laisser passer sans leur demander leurs papiers. C’est à dire s’interroger sur les arrière-pensées.


Quand, par exemple, Madame Despentes, auteur de « Baise-moi », entre autres contes pour enfants, militante féministe version guerre des sexes, se propulse devant caméras et micros pour clouer les « privilégiés blancs » au pilori, on ne peut qu’avoir un mouvement de recul.


Mme Despentes agite le spectre du « suprémacisme blanc », et se trompe de continent, on voit bien qu’elle le fait en tant que blanche, dame patronnesse, qui se croit supérieure aux autres. C’est elle aussi qui dénonçait le « racisme anti-parisien » des ruraux pendant le confinement. Bref, elle voit des nains partout, pour reprendre le titre de la pièce de théâtre de Philippe Bruneau qui met en scène une Blanche neige obsédée sexuelle.


Récupératrice, exploiteuse de tout prétexte pour avancer ses pions, cette dame fait plus de tort que de bien à la cause des victimes du racisme quand elle prétend assimiler le racisme au sexisme. C’est dénaturer l’un et l’autre. Il s’agit, pour elle, d’assimiler le sexisme à une faute morale, contraire à la nature humaine.


Mais s’il n’existe pas de différence entre les humains selon leur couleur de peau, il est absurde de nier qu’il y a une différence physique entre les hommes et les femmes. Ce qui est inadmissible, dans le cas du sexisme, c’est d’établir une différence de droits ou de valeurs sur le genre. Cela n’a rien à voir avec le racisme dont le moteur est la haine. Le plus macho des machistes ne hait pas les femmes. Pour employer une jolie expression haïtienne : racisme et sexisme, ce n’est pas toute même pagaille.


Le sexisme est une injustice à combattre, mais le racisme est un cancer à soigner. On ne traite pas une maladie en insultant le malade, car cela renforce le mal. La seule molécule que l’on connaisse pour en limiter les effets s’appelle « fraternité » ; l’agressivité, par contre, ne fait que les aggraver. Chacun campe sur des positions hostiles, raciste et rétro-raciste. Boule contre boule, bêtise contre bêtise. En effet, on constate que crier au loup blanc ne fait que susciter un racisme noir anti-blanc, dont on ne peut que condamner les manifestations excessives. Loin de faire progresser les consciences éclairées, elles les font régresser dans des émotions viscérales.


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