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Les relations à contre emploi entre Science et Pouvoir

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 23 juin 2020
  • 3 min de lecture

On ne peut reprocher au politique de se munir d’avis pour éclairer son action. Mais, pour la crise de la Covid-19, il y a trois « mais ». La première de ces restrictions est dans le choix de ses experts-conseils, Professeurs aux titres ronflants qui se sont comportés comme des Bénis-oui-oui. La deuxième réside dans la nature inédite du problème, et la troisième, dans l’utilisation exclusive d’informations non pertinentes.


Il est très vite apparu que dans la recherche d’avis médicaux, le pouvoir s’est comporté comme une fashion victim. Il a privilégié le rutilant, un peu comme l’on fait son shopping en fonction des marques en rayon et non des qualités intrinsèques des produits. On a pu asséner les titres suprêmes d’un « Haut conseil scientifique ». Il s’agissait plus de marketing que de prudence. Ces conseils ainsi sélectionnés se sont montrés avant tout « politiques », c’est à dire dociles, en donnant des avis dans le sens attendu par le Gouvernement... ainsi, ils ont permis la tenue du premier tour des municipales retardant d’une semaine un confinement inévitable et urgent. Ils ont aussi participé à la tragi-comédie des masques, le professeur Défraîchi exposant qu’ils étaient inutiles.


Conscient de ce fiasco, le Président Macron a réuni un second Comité... une nouvelle caution scientifique tout aussi fantomatique, car sélectionnée sur les mêmes principes de communication. Devant l'inefficacité de cette thérapeutique, le Gouvernement s'est rabattu pour justifier ses choix de commandes de matériel respiratoire inadaptés sur les avis de mystérieuses "sociétés savantes". La gestion de crise pour les snobs. On enseignait au temps jadis aux étudiants en rhétorique qu'il fallait pour convaincre ne jamais se contenter d'user d'arguments d'autorité. Nos dirigeants ont dû sécher ce cours.


Dans la recherche d’avis médicaux, le pouvoir s’est comporté comme une « fashion victim ». Il a privilégié le rutilant, un peu comme l’on fait son shopping en fonction des marques en rayon, du "vu à la télé" et non des qualités intrinsèques des produits. On a pu asséner les titres suprêmes d’un « Haut conseil scientifique », mais aucun de ses membres ne possédait de connaissance du terrain. Aucun médecin de ville, ni de chef de service en activité dans cet aréopage.


Il s’agissait plus de marketing que de prudence. Ces conseils ainsi sélectionnés se sont montrés avant tout « politiques », c’est à dire dociles, en donnant des avis dans le sens attendu par le Gouvernement... ainsi, ils ont permis la tenue du premier tour des municipales retardant d’une semaine un confinement inévitable et urgent. Ils ont aussi participé à la tragi-comédie des masques, le professeur Défraîchi exposant qu’ils étaient inutiles. Conscient de ce fiasco, l fantomatique, car sélectionné sur les mêmes principes de communication. Devant inefficacité de cette thérapeutique, le Gouvernement s'est rabattu pour justifier ses choix sur les avis de mystérieuses "sociétés savantes". La gestion de crise pour les snobs. On enseignait au temps jadis aux étudiants en rétorique qu'il fallait pour convaincre ne jamais se contenter d'user d'arguments d'autorité. Nos dirigeants ont dû sécher ce cours.


D’expérience scientifique réelle, il n’a jamais été question, car nul n’en avait. Il n’a pas été tenu compte que dans une situation inédite où personne ne savait rien, il était impossible de se fonder sur une quelconque science. Le terme « scientifique » ne pouvait qu’être usurpé. Il fallait l’avouer, et cela aurait permis de justifier les tâtonnements dans les mesures à prendre. Au lieu de quoi, l’on a préféré mentir effrontément, traitant la population comme des demeurés, quand il fallait gagner sa confiance. Ainsi dans tous les autres pays, même plus touchés comme l’Italie, les dirigeants ont bénéficié d’un regain de confiance, alors qu’en France la défiance a augmenté.


Le Gouvernement, enfin, a eu le tort de se croire protégé par la mise en avant de ces compétences d’incompétents. On attendait du comportement courageux du pouvoir, l’effet de défausse a été déplorable. Il est apparu très vite que les Ministres et leurs administrations songeaient d’abord à se prémunir d’éventuels procès.


Pour ne rien arranger, le pouvoir s’est immiscé, sur les traitements, dans un débat sur la chloroquine entre les praticiens, dévoyant encore plus la dignité scientifique dans des querelles de basse-cour. On entend de temps à autre regretter que le gouvernement du Monde ne soit pas remis aux savants. La pandémie du coronavirus a permis de constater qu'il fallait se défier des Professeurs Nimbus. Ces derniers temps ils nous parlaient de respect des procédures de la recherche, alors qu'il s'agissait de réagir en urgence.


Dans les relations entre science et pouvoir, les pratiques à contre emploi ne donnent rien de bon. A chacun son métier, et les bœufs seront bien gardés.



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