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Un enquête posthume de Sherlock Holmes

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 23 juin 2020
  • 3 min de lecture

Madame Houlette qui sait résister aux "pressions énormes" en y cédant, l’a admis, elle a été instrumentalisée en 2017, par le pouvoir en place, contre un opposant. Cela ne se passait pas à Moscou, mais à Paris, France.


Ses utilisateurs pouvaient plaider la bonne foi, car, selon eux il s’agissait de s'en servir pour ramener dans le troupeau une brebis égarée, enivrée par la perspective d’un boulevard qui s’ouvrait vers la victoire à la présidentielle. Et dans ce cas, rien de plus indiqué qu’un bon coup de bâton de berger. Mme Houlette, donc, comme son nom l’indique.


C’est bien connu, de tous ceux qui ont vécu à la campagne, la houlette est l’outil utilisé par qui garde ses moutons à la pâture. Pour ramener les bêtes qui s'écartent du troupeau en paissant, le berger peut jeter des pierres vers celles-ci, qui reviennent apeurées vers le groupe. La partie houlette (petite houe, plaque métallique à l'extrémité du bâton et creusée en forme de gouttière) peut servir à ramasser et lancer, très loin et avec précision, cette pierre ou une petite motte de terre arrachée, tout cela sans avoir à se baisser.


Sans se baisser, mais en s’abaissant tout de même, ceux qui ont monté cet attentat contre le vainqueur de la primaire de la Droite et du Centre ont porté un mauvais coup à la Démocratie et à la Justice, et peut-être aussi à l’heureux élu qui, pour certains, sera taxé d’avoir volé son élection. Mais qui Diable aurait pu commettre une telle vilenie ?


- Élémentaire, mon cher Watson !


Qui avait accès aux dossiers fiscaux Fillon vieux de trente ans, permettant de calculer au centime près les sommes versées aux époux Fillon, et de les communiquer au Canard ?

Qui avait autorité sur le Parquet général et sa chef Mme Champrenault, toujours en place à ce jour, pour piloter la manœuvre ?


- Voilà pour les moyens, passons aux mobiles.


Qui avait intérêt à démolir le candidat au programme jugé sérieux, mais qui « mettrait la France dans la rue »?

Qui avait une préférence pour le candidat Juppé jugé plus modéré ?

Qui avait déjà parlé à des journalistes pour qu’ils ne le répètent pas (sic) d’une demande « d’accélération des procédures judiciaires », émanent du sieur Fillon ? Et ne pouvait que rire sous cape de l’ironie d’un arroseur arrosé ?

Qui avait été opposé au susdit dans un procès en mensonge, où il avait été contraint de plaider la débilité mentale pour ne pas être condamné ?

Qui avait une solution de rechange nommée Macron, si Juppé ne remplaçait pas Fillon ?

Qui avait introduit Macron au cabinet du Président Hollande ?

Qui avait poussé à désigner Macron Ministre de l’industrie ?

Qui avait dissuadé Hollande de se représenter ?


À ce questionnaire à choix multiple, un seul nom coche toutes les cases : Jean-Pierre Jouyet, le haut fonctionnaire le plus capé de sa génération, Ministre sous Sarkozy et Secrétaire général du Président Hollande après avoir entre temps dirigé la Caisse des dépôts et Consignations, le coffre fort de l’Etat.


Macron élu, Monsieur Jouyet a été remercié par le poste d’Ambassadeur de France à Londres. Récompensé, mais éloigné. Ce fils caché de Talleyrand et de Fouché version Cinquième République avait trop trahi pour ne pas représenter un danger.


Ses talents diplomatiques ne furent pas convaincants ; un an après, ils est remplacé et nommé représentant permanent de la France auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce qui lui permet d’être rémunéré sans limite d’âge. En 2020, il sera candidat au poste de Ministre d’Etat à Monaco, l’équivalent du Premier Ministre. Sans succès, la reconnaissance de Macron est inversement proportionnelle à sa méfiance.


- Une dernière question, Cher ami Sherlock : Pourquoi Mme Houlette a-t-elle mangé le morceau ?

- Trivial, mon cher Watson. On a, ces dernières heures, appris que, lors de son audition sous serment par la Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur l’indépendance de la justice, cette dame était à la retraite, mais sous le coup d’une enquête initiée par le Parquet général pour des complaisances vis à vis d’un avocat. L’affaire aurait été révélée à l’occasion d’écoutes des conversations de cet avocat. Et c’est pourquoi, cette affaire comporte toute même une morale. Les Magistrats devraient le savoir, il est très mal élevé d’écouter aux portes et en principe interdit d’espionner les avocats. Mais dans notre République, les principes ne valent que pour ceux contre qui on les utilise.


Nous avons eu recours au célèbre détective anglais, qui, on le sait, n'est plus de ce monde, pour résoudre cette énigme, car nous n'en doutons pas, aucune enquête officielle ne dévoilera jamais la vérité.




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