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Vive Poutine ?

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 4 juil. 2020
  • 2 min de lecture

Les Russes nous donnent-ils une leçon de démocratie ? Imagine-t-on, en France, un référendum voté oui, à 74 % ? Chez nous, pour tout scrutin, c’est "Non !" Quelle que soit la question, puisque l’on ne répond qu’à celui qui la pose, et que, par définition, l'on rejette celui qui détient le pouvoir.


On ne peut qualifier Poutine de Dictateur qui a aggravé son cas en ayant eu recours au plébiscite. Rien ne permet d’affirmer que les Russes aient eu tort de l’approuver. C’est bien lui qui a remis la Russie sur ses pieds. Ce pays qui, livré aux mafias et à la gabegie, devenait, avant lui, un véritable danger pour la paix en Europe, du fait des famines qu’il subissait, sans parler des désordres. Il n’y a, aujourd’hui, aucun rideau de fer qui interdise aux Russes de fuir leur pays, et l’on ne les voit pas émigrer en masse. Il semble au contraire qu’ils soient devenus fiers de leur nation.


Il n’y a pas que des roses à jeter sous les pas de Vladimir Poutine, ou alors avec des épines, mais il a réussi à stabiliser une forme de démocratie sur une terre où elle n’avait jamais existé, étant passée du tsarisme au communisme sans jamais acquérir de tradition démocratique.


Si nous devions tirer un enseignement de la Russie de Poutine, c’est celui de la possibilité de dire « oui » à nos Présidents. En effet, c’est une sagesse que les Français ont perdu de vue.


A force de vouer en permanence nos chefs-d’Etat aux Gémonies, ce qui n’interdit pas de leur tresser des louanges quand, hors de combat, ils disparaissent du paysage politique, nous sommes devenus les victimes sans défense d’une catégorie sociale privilégiée, une élite, prétendument méritocratique, mais qui, mal formée et oligarchique, dirige le pays à son seul bénéfice.


Ce qui est vrai des Présidents successifs le devient, hélas, de tous les autres élus. Même les maires, qui jusqu’ici avaient échappé au discrédit, sont frappés de défiance ou pis d’indifférence. L’abstention massive montre la conviction répandue que l’élection à ce niveau aussi ne changera rien ; qu’elle n’apportera rien de bon quel que soit l’élu. Alors il est vain de se déplacer pour voter.


Les médias qui entretiennent le soupçon à l'encontre des pouvoirs, pour jouer "ceux à qui on ne la fait pas", participent à cette démotivation, ils ouvrent, malgré eux, le tombeau de la démocratie. Il est urgent de les rappeler au devoir de défendre les valeurs essentielles au premier rang desquelles celle de l'élection, sans laquelle aucune liberté ne survit.


Si nous leur refusons un simple crédit de confiance, il ne faut rien attendre de nos élus Kleenex, à usage unique. Rien d’autre qu’encombrer les poubelles de l’Histoire.



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