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Le coup d’éventail du Président de l’Algérie

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 9 juil. 2020
  • 2 min de lecture

Monsieur Tebboune, Président de l’Algérie réclame des excuses à la France. Il devrait plutôt la remercier, car avant la colonisation l’Algérie n’existait pas en tant que nation.


Les Français qui sont nés en Algérie sont traités par cette demande comme des criminels. Ce coup d'éclat fait l’effet d’un soufflet en plein visage. Spoliés et maintenant insultés.


Curieusement, le chef de l’Etat algérien ne réclame rien au colonisateur turc. Pourtant c’est le coup d’éventail du Dey, gouverneur turc d’Alger, qui a été à l'origine de la conquête française.


Dans les années 1790, la France avait contracté l'achat de blé pour l'armée française auprès de deux marchands juifs d'Alger, MM. Bacri et Boushnak, et était en retard pour les payer. Ces marchands avaient eux-mêmes des dettes envers le Dey et se disaient incapables de payer ces dettes jusqu'à ce que la France paye les siennes. Le Dey avait négocié sans succès avec le consul de France, Pierre Deval, pour remédier à cette situation, et il soupçonna Deval de collaborer avec les marchands contre lui. Alexandre, le neveu de Deval, consul à Bône, a plus tard irrité le Dey en fortifiant les entrepôts français à Bône et La Calle, contre les termes d'accords antérieurs.


Après une réunion contentieuse au cours de laquelle Deval refusa de donner des réponses satisfaisantes le 29 avril 1827, le Dey frappa Deval avec un chasse-mouches. Charles X usa de cet affront contre son représentant diplomatique, pour exiger d'abord des excuses de la part du Dey, et ensuite lancer un blocus contre le port d'Alger. Quand le Dey répondit à la demande d'envoyer un ambassadeur en France pour résoudre l'incident, en tirant des canons vers l'un des navires du blocus, le Gouvernement français décida que des mesures plus énergiques étaient nécessaires.


Le 14 juin 1830 trente-quatre mille soldats français débarquent à Sidi Ferruch et entrent à Alger le 5 juillet après une campagne de trois semaines contre les forces de la régence d'Alger. Hussein Dey acceptait alors de se rendre en échange de sa liberté et de l'offre de conserver sa fortune personnelle. Ce coup d'éventail marqua la fin de la régence turque d'Alger et le début de la domination française.


Le Président Tebboune ne risque rien de tel, mais quelle discourtoisie vis à vis du Président Français qui n'a pas besoin de s'aliéner les Pieds noirs quand ses déclarations hâtives sur la colonisation "crime contre l'humanité", mises sur le compte d'un candidat à la présidentielle peu responsable, sont encore dans les mémoires. Des excuses aussi mal venues qu'injustifiées seraient de la part du Président français une insulte à une partie du peuple français dont les blessures ne sont pas encore refermées.



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