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Les médias confondent la « voie du peuple » avec les « voix des people »

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 9 juil. 2020
  • 3 min de lecture

En se polarisant sur l'arrivée au Gouvernement Castex de Dupond-Moretti et de Rosine Bachelot les médias confondent la « voie du peuple » avec les « voix des people », alors que les technocrates ont conforté leur emprise sur l'exécutif au détriment des compagnons de route, des politiques et de la société civile.



Super-Dupond, Ministre surprise

On insiste sur la tripe populaire de l'avocat qui en rajoute en parlant de son sang mêlé du fait qu'il a des origines franco-italiennes.


Ici et là, on le dit représentatif du peuple, puisqu'il défend des gens de tous bords. C'est un peu rapide, il est simplement un ténor du barreau qui a réussi à exister dans les médias, par la force de ses succès professionnels.


Dupond-Moretti ne passe jamais inaperçu. A l’Assemblée Nationale, sa première apparition permet déjà à quelques représentants de la Nation de chahuter comme des mauvais élèves, de se ridiculiser, et de se montrer plus sectaires et obus qu’intelligents ainsi que l’exigerait la dignité de leur fonction. Pour Macron, l’avocat fait le boulot, car on en vient à souhaiter un bon coup de balais dans cette enceinte où l’on n’a plus beaucoup de respect pour la République. Quand on refuse de laisser un orateur s’exprimer, c’est que l’on a peur de sa parole. « N’ayez pas peur de moi ! » aurait pu dire l’avocat que l’on a présenté comme l’ogre des prétoires.


Bien entendu, il s’était défendu, voilà plus de dix ans, avec talent donc exagérément, de vouloir être si l’on lui proposait, ce que personne ne faisait alors, Ministre de la Justice. Mais qui n’a pas fait un jour ce genre de déclaration pour ensuite se dévouer sous l’irrésistible pression de ses amis et les circonstances toutes aussi exigeantes. Que celui qui ne s’est jamais contredit lui jette la première pierre. Ce ne sera pas en tout cas Rosine Bachelot qui avait juré qu’à faire de la politique : on ne l’y prendrait plus...


Bachelot... de consolation


Mme Bachelot, la dame aux tailleurs rose bonbon, est nommée à la culture. Il fallait la récompenser, elle qui avait été tant critiquées pour sa gestion dispendieuse d’une crise sanitaire précédente qui n’était pas venue. Il fallait aussi s’approprier sa supposée clairvoyance et sa prudence désormais reconnue. Sa nomination fait, néanmoins l’effet d’un ravalement de la culture française au niveau d'une émission des Grosses têtes... La culture serait-elle une blague ? « Trop petit mon ami » aurait dit James Hadley Chase. Mais a-t-on besoin d’un Ministre de la culture qui fasse autre chose que de la déconfiner ?



Castex, casse...


Derrière des peoples qui cachent la forêt, le Gouvernement Castex reste dans sa substance une technocratie. Macron a décidé que les Français allaient en baver, et l'on peut prédire qu’ils seront dégoûtés à jamais des hauts fonctionnaires, ces irresponsables qui sont, par le fait, incompétents.


Quand on vous disait que les Hauts fonctionnaires étaient un aristocratie devenue illégitime et qu'elle avait pris le pouvoir, vous souriiez... et bien dansez maintenant !


Gageons que dans les prochaines manifs de chômeurs, on criera « Castex, casse-toi! », car en remplaçant Edouard Philippe par son clone, il ne faut pas attendre d'autres résultats que ceux des Gilets Jaunes. C'est inévitable, sauf si Macron parvient à confiner Bercy dans son rôle d'exécutant et cesse de se soumettre à ses diktats.






Dosage :


Gerald Darmanin est Ministre de l’intérieur. On lui oppose des plaintes pour viol, mais il fait équipe avec Marlène Schiappa, alors cette caution vaut tous les acquittements de la terre.


Venue de nulle part, et plus précisément du Cap vert, Elisabeth Moreno est une icône de la réussite républicaine. Ses premières interventions sont d’une pondération sans égale à ce Ministère de l’égalité des sexes jusqu’ici caractérisé par la démesure.


Macron semble avoir appris à parler à la langue des médias.








 
 
 

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