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Merci, Monsieur Erdogan !

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 16 juil. 2020
  • 1 min de lecture

En 2005 les Français ont stupéfié le Monde en rejetant le projet de Constitution pour l’Union européenne pourtant concoctée par l'un de ses anciens présidents. On a interprété ce verdict comme une défiance à l’égard de l’Europe. C’était tout au contraire un avertissement du peuple français rejoint en cela par les Néerlandais de ne pas dévoyer une construction à laquelle ils tenaient. L’Europe qui était alors proposé était celle d’un grand marché sans cesse élargi, et menacé de perdre toute identité. Jacques Chirac ne faisait pas alors mystère de son approbation de l’entrée de la Turquie dans l’Union. La Constitution aurait permis cette inclusion sans consultation des populations des pays membres.


Plus sages que leurs dirigeants les Français doutaient de la compatibilité de la Turquie avec la culture européenne. Ils avaient en effet constaté que le pays laïque de Mustafa Kemal était de plus en plus une nation dont le régime devenait théocratique.


En convertissant, le mot est approprié, en mosquée la Basilique Sainte Sophie qu’Atatruc, fondateur de la Turquie laïque, avait transformée en musée, le Président Erdogan a montré que la religion avait désormais une place centrale dans la politique de son pays. Les Etats membres de l’Union sont au contraire attachés à une laïcité qui garantit l’exercice des cultes par la neutralité religieuse de l’Etat. Les Français avaient donc bien vu qu’il y avait là une difficulté majeure. En rendant obligatoire le référendum pour tout nouvel élargissement, Nicolas Sarkozy a fort bien interprété ce message des Français.


Il n’était pas possible d’ajouter un croissant aux étoiles du drapeau de l’Europe. Merci, Monsieur Erdogan de leur avoir donné raison.



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