Le dernier château
- André Touboul
- 18 sept. 2020
- 2 min de lecture

Henri Proglio, ancien Président d’EDF, annonce un livre où il étrille la « noblesse d’Etat ».
Le système se fracture. Après la gauche, la droite et le centre des politiques qui ont tous perdu le nord, le dernier château est celui de l’élite d’Etat.
Présentés comme l’épine dorsale du pays ces aristocrates de la fonction publique, faisaient corps. Sans avoir besoin de se consulter, ils partageaient les mêmes convictions, car découlant de leurs propres intérêts. Usurpant le saint principe du Service Public, ils ne servaient qu’eux-mêmes.
Le Journaliste Jauvert dénonçait les « intouchables d’Etat ». La conséquence de l’irresponsabilité, qui devient vite impunité, est que des individus les plus talentueux sombrent irrémédiablement dans l'incompétence.
La crise sanitaire est, en France, présentée comme une confrontation entre les médecins et les politiques. Cette vison est totalement fausse. En réalité, ce sont les imprévoyances administratives (suppression de stocks de masques), et les a priori des hauts fonctionnaires (refus de faire appel à l’hospitalisation privée, aux médecins de ville...) comme leurs carences (débâcle dans l’organisation des tests), qui ont caractérisé la gestion délirante de la COVID-19.
Ces petits marquis, comme les a, avec insolence, qualifiés le sieur Benalla au Sénat, s’estiment de trop haut niveau pour se soucier de l’intendance, alors que c’est leur métier.
Depuis le départ d’Edouard Philippe, l’homme de Bercy, Emmanuel Macron tente par des mouvements de Grands Commis de reprendre la main, mais surtout de diviser la fonction publique. Choisissant Castex, il propose l’antithèse de Philippe. Et Castex fait le ménage. Désormais, il y a les « bons » et aussi les « mauvais » chez ces Messieurs de la Haute. La brèche est ouverte.
Le Président ne peut plus reculer. Investir ce dernier château est la condition d’une rénovation de l’Etat, de la République, de l’économie, de la France. S’il ne le fait pas, son passage au pouvoir n’aura servi à rien. La tâche est plus aisée qu’il n’y paraît, car cette orgueilleuse forteresse réputée inexpugnable n’est désormais qu’un château branlant.
* Ci-dessus le Château branlant ou Maison de Cadet-Rousselle à Rennes.
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