Le rapport Thiriez, foutaise !

A la demande du Président, le Premier Ministre a chargé le 14 mai 2019, M. Frédéric Thiriez d’établir un rapport sur la haute fonction publique pour remédier à sa déconnexion avec la société française et son absence de diversité.

Le 30 janvier 2020, le rapport est bouclé.

Il comporte des propositions édifiantes sur les préoccupation du petit monde technocratique. En tout 42. Mais du point de vue sociologique, la première est la clé. Elle tend à solidifier l'élite d'Etat.

« Proposition 1 : Organiser un tronc commun pour les élèves reçus aux différents concours

Pour forger une culture partagée par l’ensemble des cadres supérieurs des trois fonctions publiques et de la magistrature et encourager le travail en transversalité malgré la diversité des métiers, la mission propose de créer un tronc commun de formation initiale pour tous, dès leur admission au concours et avant qu’ils ne rejoignent leur école d’application. »

Un schéma illustre la proposition.

Très clairement il s’agit de créer et resserrer les liens de formation entre les hauts fonctionnaires.

On peut douter que cette proposition maîtresse réponde au problème de disjonction de la haute administration avec le pays, et de son absence de diversité, pointé par la lettre de mission. C’est, au contraire, un corps soudé par une formation commune qui fera face aux Français. L’élite d’Etat est ainsi parvenue à retourner la menace d’ouverture qui mettrait en question sa cohésion.

La mission était pourtant claire quant à la diversité :

La réponse a été sans appel : diversité à l'entrée, peut-être, mais surtout pas à la sortie.

On ne pouvait s'attendre à autre chose qu'une réaction de défense d'une caste qui entend serrer les rangs. Frédéric Thiriez a beau avoir eu un parcours atypique, qui l'a conduit de la présidence de la Ligue de Football, il fut et reste un énarque, promotion André Malraux, et en 2017, il a appelé à voter pour Emmanuel Macron, comme la plupart des membres de l'élite d'Etat.

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