A manches retroussées
- André Touboul
- 20 déc. 2021
- 2 min de lecture

On s’interroge. D’une part les calamités environnementales sont de plus en plus menaçantes. Les déchets de toutes sortes le disputent au réchauffement qui tourne au dérèglement climatique pour dessiner un avenir sombre que même la plus sinistre science fiction n’a pas imaginé.
D’autre part, les écologistes de tous poils peinent à convaincre. Tous écologistes et en fait aucun. Les déclarations sont vertes, les actes moins. On a inventé un mot pour cette attitude qui n’est pas un comportement, le green washing. Elle touche aussi bien les entreprises que les politiques.
A ce grand écart, il existe une raison majeure. Si les problèmes sont évidents, les solutions restent à trouver. Il faut à cet égard un esprit créatif, ouvert et qui fasse appel à la rationalité. Or, peu ou prou, les écologistes s’en vont, de par le monde, l’imprécation aux lèvres. L’anathème est leur mode de communication. Ils ont des lubies, des dadas, des a priori qui ne souffrent pas de discussion.
L’écologie est une science vieille comme l’humanité, c’est celle de la gestion de l’environnement. Les écologistes d’aujourd’hui sont des fanatiques, et souvent des hurluberlus qui croient avoir inventé l’eau tiède.
La science progresse en doutant, les écolomaniaques régressent en affirmant. Ils se fient à leurs impressions, leurs craintes, leurs logiques floues, et sont pareils à ceux qui dévoient leur religion en un dogmatisme superstitieux.
Prenons quelques exemples. Ce qui est vert est bon. Sauf que l’algue verte est une vraie calamité. La limitation de CO2 en Europe est une bonne chose, mais la consommation y exige que l’on importe des produits fabriqués en Asie avec une empreinte carbone décuplée. L’énergie nucléaire est dangereuse, oui, mais il est bien pire de revenir au charbon ou au gaz, et rien n’est plus périlleux que de ne pas maîtriser une technologie qui, que nous le voulions ou non, se répand dans le monde. Les énergies renouvelables ont des vertus, mais aussi des inconvénients et doivent être mises en oeuvre avec discernement, en considération d’un bilan objectif, et non par principe.
Le problème des démocraties éclatées est que la chasse aux voix pousse les partis et les candidats à enfourcher les vélocipèdes exterminateurs des plus énervés, au lieu de faire leur travail de pédagogie. Il faut de temps en temps, quand c’est nécessaire, avoir le courage de prendre les clichés à rebours, et les Tunberg à rebrousse poil. A vouloir plaire à tous, le politique devient un ornement inutile, voir toxique quand il se laisse embarquer sur des positions « vertes » en apparence, mais néfastes en réalité.
Les partis politiques croient que leur mission est de faire des élus, alors que pour eux « faire le job » c’est d’abord convaincre le peuple des bonnes façons de poser les problèmes et des solutions qui en découlent, celles qui sont rationnelles et non celles qui sont faciles à vendre. S’ils veulent faire vivre la démocratie, les militants de tous les partis doivent se retrousser les manches.
*
Comments