A Sciences Popo, c’est la chienlit
Les projecteurs de l’actualité se sont braqués sur Sciences Politiques Paris occupé par un groupe d’activistes au prétexte de défendre la cause palestinienne, prétendant qu’il y aurait un génocide à Gaza dont les Juifs seraient coupables.
L’inversion des réalités séduisant les esprits malléables des étudiants, ce discours trouve auprès de quelques uns un certain écho. Dans les débordements de l’inconséquence ce mouvement rejoint les ignominies antisémites des Islamo-gauchistes de LFI dont le projet à peine dissimulé est de déconstruire la France. Le caricaturiste modéré Kak a pu sans contredire la réalité produire un dessin dans l’Opinion où un étudiant écrit « Sciences Pogrom » au milieu des slogans pro-palestiniens.
Ancien élève de l’IEP, élu par l’assemblée des étudiants en 1968 pour négocier un nouveau statut avec les enseignants, il m’est permis de m’interroger sur le devenir de cette école qui fut la fiérté d’une élite dont elle constituait la nurserie.
L’occupation d’avril 2024 n’a aucun rapport avec celle de mai 68. Celle-ci était une respiration démocratique pour une ouverture qui voulait “interdire d’interdire” et prônait l’amour universel. L’actuel blocage pratique l’interdit et l’exclusion comme seule politique. Ce n’est là que l’exploitation éhontée du prestige d’une haute école aujourd’hui totalement usurpé.
Il s’agissait en 68 de réveiller la société française, pas de prendre un prétexte à l’étranger et auquel la France est étrangère, pour la détruire. Le mouvement de 68 s’est soldé par un accord salarial et une élection massive à droite. Les maoïstes, castristes, anars et autres révolutionnaires en culottes (et idées) courtes se sont lancés dans la vie active pour y travailler et fumer de gros cigars cubains, ceux des patrons bien entendu. Sous les pavés, la plage. Les examens de fin de scolarité ont été simplement reportés en septembre. Nous aimions par dessus tout la France, ceux qui occupent la rue Saint Guillaume la détestent.
Les hurluberlus minoritaires, qui se sont emparés de Sciences Po en avril 24, devraient se demander quels employeurs voudront prendre le risque de les engager et faire de leur entreprise un capharnaüm. Leurs condisciples qui les ont laissé faire en pâtiront aussi.
De fait, Sciences Po dont le nombre d’étudiants a été multiplié par dix et qui compte 50% d’étrangers, n’est plus le lieu de formation de l’élite. C’est un business, dont le coût de scolarité est pharamineux (50.000 € par an)…dans les années 60, elle était gratuite !!! Cette évolution est l’œuvre de ses Directeurs, et au premier chef Richard Descoings, nommé en 1996 sous Juppé, et promoteur de la discrimination positive. Les circonstances de son décès à New York, puis le rapport très critique de la Cour des comptes concernant les dérives de la gestion de Sciences Po durant sa direction ont « altéré » son bilan. Les remontrances de la Cour sont restées sans effet sur la politique de ses successeurs qui ont transformé l’Institut en entreprise à succursales multiples.
Aujourd’hui, l’Ecole dite libre est chère et en plus elle est nulle, car elle n’est plus sur la voie royale du pouvoir d’Etat. Ce passage privilégié pour intégrer l’ENA n’existe plus, puisque cette Bastille de la haute fonction publique a été supprimée, remplacée par un Institut du Service Public, cursus imposé à tous les membres de la haute fonction publique ; façon habile de mettre fin au réseautage qui constituait un Etat dans l’Etat ; d’autant plus que les Grands corps ont presque tous été, eux aussi, supprimés.
C’est ainsi l’exploitation d’une gloire révolue qui constitue le fonds de commerce de Sciences Po. Les jeunes Français qui sont attirés par cette aura sont victimes d’une véritable escroquerie. Leurs efforts et ambitions légitimes seraient mieux servis ailleurs.
La question du financement de foyers de destruction de l’intelligence se pose. Aux Etats-Unis, les financiers des Universités, grandes fortunes et entreprises, s’interrogent et commencent à se retirer de ces nids de guèpes. Ici, Valerie Pécresse, Présidente de la Région Ile de France a suspendu son financement jusqu’à ce que l’ordre soit revenu. La tête de liste LR pour les européennes, entre autres, milite pour la suppression de ces subventions. Encore un exemple, diront certains, d’utilisation de l’argent public contre les intérêts de la France.
On pourrait présenter la présence massive d’étudiants étrangers dans un établissement français, comme une réussite. Cependant, si ce n’est pas pour y recevoir un enseignement de qualité, mais pour y militer pour des causes étrangères et subvertir la société française au service d’un parti du chaos, c’est un échec fracassant.
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