America first or Europa for ever ?
- André Touboul
- 22 déc. 2020
- 2 min de lecture

Les commentaires sur la défaite de Donald Trump embouchent les trompettes de la victoire, et Joe Robinette Biden (c’est bien son vrai second prénom) est considéré comme l’espoir d’une nouvelle ère de prospérité pour les défenseurs des minorités et de la diversité pour la diversité.
Les nouveau racistes et sexistes saluent Mme Harris comme une femme et une noire, avant de dire à quel point elle est compétente et mérite sa fonction de vice Présidente.
L’Amérique des donneurs de leçons est de retour. Il n’est pas certain que cela soit à notre avantage. La société Française est apaisée sur le plan racial, quoiqu’on en dise, car le racisme n’y a pas de défenseurs, à part quelques hurluberlus. Notre pays n’a que faire des exemples venus d’une Amérique racialiste et très divisée sur cette question qui lui pose manifestement problème.
Mais l’avenir économique qui nous vient d’Outre-Atlantique n’est pas forcément à notre avantage. En effet, si l’Europe peut soutenir son économie par des emprunts de la BCE qui concurrencent ceux de la FED, c’est en raison de la faiblesse du dollar. Au 31/12/2019, un euro valait 1,12 $, au 20 décembre 2020, il vaut 1,23 $, soit une perte de près de 10% du dollar. On comprend donc que les capitaux ont intérêt à s’investir en euro, quitte à payer un intérêt négatif.
L’une des raisons de cet écart est la massivité du plan américain de soutien à l’économie qui dans un premier temps joue contre le dollar injecté dans l'économie.
Il est clair que quand la machine américaine repartira, et que le dollar remontera, il sera beaucoup plus risqué pour la BCE de compter sur les marchés financiers. Et ce qui est vrai pour la BCE, l’est encore plus pour la France.
Alors espérons que, d’ici là, l’économie européenne aura redémarré. Il semble que malgré l’épisode Trump, les médias français n’ont pas encore compris que les intérêts politiques européens et américains ne sont pas convergents, mais opposés.
America first, se traduit en français par notre rétrogradation. Nous n’aimions pas Trump, car il n’avait pas de manières, mais, sur le fond, on devra bien constater que Biden, ne nous est pas plus favorable. Il serait temps que les européens deviennent adultes, et s’assument en tant que puissance. Le Brexit et la covid devrait les y aider, car ils auront pu mesurer dans ces deux crises à quel point leurs intérêts sont communs. La défection britannique a resserré les rangs au lieu de conduire à l’explosion, et la crise sanitaire a fait naître l’Europe de la santé, tout autant que de la résistance et de la relance économiques. Europa for ever, en quelque sorte.
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