Bla, bla, bla, et bla

Nul besoin d’écouter le discours qu’Emmanuel Macron a prononcé à la Sorbonne pour connaître son programme, au demeurant emprunté au Parti d’en rire de Francis Blanche et Pierre Dac. Le voici en peu de mots :

« Réconcilier les œufs brouillés

Et beurrer les hommes-sandwich »

Il s’est aussi s’inscrit dans la logique du Programme de Mouna qui voulait prolonger le Boulevard Saint Germain jusqu’à la mer, et supprimer les wagons de queue dans les trains.

Les esprits chagrins relèveront qu’il aura parlé de « préférence européenne » alors que la « préférence nationale » du RN est, il l’a dit et redit, l’abomination de la désolation. L’heure n’étant pas aux balivernes, il a sonné le tocsin et vanté une défense européenne, faisant revivre l’espace d’un discours la défunte CED, Communauté Européenne de Défense, traité rejeté par la France en 1954. Et il l’a fait, comme d’habitude, sans concertation préalable avec quiconque en Europe, réinventant le saut à l’élastique sans élastique.

On peut noter, cependant, que le Président, pensée complexe oblige, ne se contenta pas de formulations claires et concises, il a parlé une heure et demi, pour ne rien dire d’autre que ce que l’on savait déjà. Les Français ont alors en tête la célèbre chanson des Chaussettes noires :

Parles trop, j'entends du soir au matin

Les mêmes mots, toujours les mêmes refrains

Tu fais : Bla bla bla bla

C'est ton défaut

Tu parles à tort des gens que tu n' connais pas

Tu dis bien fort ce que l'on pense tout bas

Tu fais : Bla bla bla bla

C'est ton défaut

Tu parles à tort, si la parole est d'argent

J'aurai bientôt fait fortune en t'écoutant

Tu fais : Bla bla bla bla

C'est ton défaut

Oui, tu parles trop à mon percepteur

De mon magot, connait le chiffre par cœur

Tu fais : Bla bla bla bla

C'est ton défaut

Tu parles trop tu ne comprends jamais rien

Tu parles à tort, malgré ca je t'aime bien

Tu fais : Bla bla bla bla

C'est ton défaut