Casserolades, un aveu de vacuité
- André Touboul
- 14 mai 2023
- 2 min de lecture

On n’arrête pas les stupides. Ils se sont entichés du culte de la casserole. Tel serait la forme la plus aboutie de l’argumentaire politique. La résonance de la batterie de cuisine tient lieu de raisonnement. Les concerts de cet ustensile du temps de l’Algérie française, n’ont eu aucun effet. C’est surtout un signe d’impuissance qui, bien que ceux qui s’y livrent n’en ont pas conscience, la reconnaissance d’une capitulation.
S’il s’agit de démontrer que l’opposition existe contre Macron et son gouvernement, la preuve est faible, et même contradictoire. En effet, il apparait que ces manifestants tentent de suppléer le nombre par le tintamarre. Ce chahut n’est même pas bon enfant, c’est puéril, et au fond pitoyable.
Ce comportement s’apparente au “doigt d’honneur“ qui de Zemmour à la chanteuse Lazara en passant par le bras de Dupond-Moretti à l’Assemblée Nationale, dont on nous dit qu’il serait culturel (?!!), et même un droit ”sacré” au Canada… Sacrés Canadiens ! Dans les deux cas, c’est un argument ultime, le vocabulaire final de ceux qui non seulement ne veulent rien entendre, mais veulent empêcher les autres d’écouter.
Cette musique, qui a la prétention de couvrir la parole des représentants de l’Etat, est en vérité la symphonie pathétique de l’opposition. On attend des opposants qu’ils critiquent, mais aussi qu’ils contre-proposent, et qu’ils offrent des alternatives crédibles. La casserolade est un pauvre aveux de la vacuité de leur disours. Chez nos voisins britanniques, experts en matière de démocratie, l’opposition va jusqu’à constituer un contre-gouvernement. En France, le flou est la manière dont on entend flouer les électeurs.
L’image qui reste est celle d’un pouvoir qui agit, malgré des avis contraires qui ne sont pas argumentés, donc négligeables.
Quand la poussière sera retombée, à l’heure de faire le bilan de l’épisode de la réforme des retraites, on constatera que, comme dans l’épisode des Gilets jaunes, Emmanuel Macron aura tiré avantage de ces maladresses. Il aura montré qu’il a de courage de la persévérance. Même si l’on conteste son action, cela, il faudra le lui reconnaitre.
Quant aux opposants, ils auront surtout rivalisé dans la couardise, et l’art de raser les murs devant les choix difficiles. Le Président Macron n’est sans doute pas populaire, ni aimé, mais ce n’est pas là le rôle d’un chef d’Etat. Angela Markel était aimée de ses compatriotes qui la surnommaient Mutti (petite mère), elle a plongé l’Allemagne dans le pétrin infernal de la dépendance au gaz russe. Cette imprudence n’a pas été pour rien dans la conviction de Poutine que les Allemands le laisseraient envahir l’Ukraine, sans oser protester.
En regardant autour de Macron, aucune personnalité de l’opposition n’a de stature présidentielle. Aucun LR, aucun PS, nul NUPES, ni RN n’a démontré qu’il aurait fait mieux. Tous et toutes ont au contraire prouvé, en faisant des propositions absurdes, qu’ils auraient reculé devant l’obstacle. L’épisode de la réforme des retraites 2023, de la série « Emmanuel à l’Elysée », pourrait s’intituler « Macron et les démagogues ». On lit dans les médias que quatre ans, c’est long. Ce sera bien court pour que se dégage un ou une responsable qui soit revêtu d’une crédibilité suffisante pour lui succéder. Il y faudrait un événement du type de celui qui provoque la métamorphose des cloportes.
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