Contrôle d’identité
- André Touboul
- 18 févr. 2023
- 2 min de lecture

Si Gaspard Proust ne l’avait pas déjà dit avec sa verve délicieusement iconoclaste et son ironie hérissée d’épines, je me serais ébaubi que la culture française soit, sous Macron, confiée à une personne sans doute respectable et cultivée, mais qui, Franco-Libanaise n’est Française qu’à demi. Mais j’aurais eu tort de m’étonner. Cela n’a rien de surprenant puisque François Hollande avait confié, il y a peu, le Ministère de l’éducation nationale à une accorte jeune femme qui bénéficiait de la double nationalité, Franco-Marocaine.
Les talents et capacités propres de ces personnes ne sont pas en cause, mais le souci de diversité poussé à cet extrême qui transforme la culture et l’éducation en domaines qui ne sont français qu’en partie, pose un problème d’identité nationale.
La présence de bi-nationaux dans toute autre fonction, dans tout autre ministère ou secrétariat d’Etat, montre l’ouverture de notre pays au monde, et l’on ne peut que s’en féliciter.
La culture et l’éducation sont cependant au cœur de la nationalité,
Dans un contexte global paisible où les pays ne se font plus la guerre, la question des frontières et de la nationalité peut paraître secondaire, voire désuète. Hélas, ce monde rêvé est de moins en moins réel. Le choc des civilisations, le choc des impérialismes, le choc des Etats rend nécessaire que chaque peuple sache vraiment qui il est. Aujourd’hui on meurt pour ses frontières.
Les Ukrainiens, désormais savent qu’ils sont Ukrainiens. Et c’est ce qui leur permet de savoir qu’ils veulent être européens. L’ambiguïté de leur nature slave a failli causer leur perte.
Les Français sont un peuple ethniquement composite, mais ils sont liés par leur culture et leur éducation.
Dans le droit international privé d’après guerre, le principe absolu de la nationalité était qu’elle était exclusive. En changeant de nationalité l’on devait abandonner explicitement et formellement sa nationalité précédente. Les doubles nationaux se comptaient par dizaines et ce privilège leur était accordé individuellement pour services rendus à la Nation.
Progressivement, au gré des migrations dans un monde apaisé, les doubles nationalités se sont multipliées. La suppression du service militaire a rendu inutile le choix de nationalité. Les passeports multiples se sont multipliés.
La nationalité est une affaire d’allégeance. Elle peut être multiple quand les Etats concernés sont liés juridiquement par des institutions communes supranationales, tel est le cas de l’Union Européenne.
Mais pour les autres Etats, qui peut avoir la certitude de ne jamais être en conflit. Les bi-nationaux sont condamnés à être assis entre deux chaises. Et leur opposition d’intérêts pose problème aux Etats auxquels ils sont censé appartenir concurremment. Déjà, la question se pose avec plusieurs pays d’Afrique.
*
Comments