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De l'art de maquiller les brèmes

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 11 déc. 2020
  • 3 min de lecture

L'oracle a parlé. Castex flanqué de deux Ministres a fulguré sa vulgate. Tremblez manants, les mesures sont sévères. Mais à y regarder de près, mis à part les secteurs que les pouvoirs publics ont depuis longtemps décidé de sacrifier, culture et restauration, pour le grand public Darmanin annonçait une bonne nouvelle : plus d'attestations, c'est à dire aucune limitation dans les sorties et déplacements entre 6 heures et 20 heures.


Pour le couvre-feu, le Premier Ministre, magnanime, alla jusqu'à concéder Noël aux Français... escamotant au passage la sacro-sainte laïcité, par, il faut le dire, une périphrase dont seuls les énarques ont le secret. Mais si Paris vaut une messe, Noël vaut bien un réveillon. Quant à fêter la nouvelle année, Olivier Véran proposait de la saluer par des gestes barrière. On ne sait où le Président Macron recrute ses Ministres, ou plutôt on ne le sait que trop, mais dans ce vivier d'anguilles on n'a jamais été jeune. Il faut être du quatrième âge pour ignorer que le réveillon du jour de l'an se termine après 6 heures devant une soupe à l'oignon. De fait, ce qui se voudrait une punition expiatoire est une incitation à fêter dignement et à l'ancienne l'an neuf, par des libations jusqu'au lever du jour.


On déconfinait donc, mais en disant le contraire. Les technocrates au pouvoir sont experts dans l'art de maquiller les brêmes, comme l'on disait jadis, pour ceux qui utilisaient des cartes biseautées. nos technocrates sont tricheurs dans l'âme. On leur apprend dans des hautes écoles à toujours dire le contraire de ce que l'on fait, pour ne jamais être pris en contradiction. Ce n'est d'ailleurs pas un problème, car comme ils ne croient jamais ce qu'ils disent, ils peuvent facilement affirmer le contraire.

L'affaire des masques, par exemple, leur a été injustement reprochée, car elle n'était qu'une conséquence du rapport très distant que les bureaucrates entretiennent avec la vérité.


A entendre les discours officiels et leur relais médiatiques, il n'existe qu'une seule stratégie possible face au méchant virus : temporiser pour attendre le vaccin. Le général romain Fabius Cunctator, le temporisateur, aurait approuvé cette tactique.


Mais il se trouve que le vaccin tarde. Malgré les milliards employés pour la recherche, le temps de l'expérience reste difficilement compressible. On a su raccourcir la durée de la découverte, celles des tests de validité et surtout d'innocuité restent incompressibles. C'était à prévoir. Il fallait donc plutôt miser sur la thérapeutique.


Or, cette voie a, dès le début, été condamnée par le Gouvernement. Sur l'avis de ses experts, il a décrété que, les maladies à virus ne pouvant être soignés, on perdait son temps, voire l'on donnait de faux espoirs en laissant espérer le contraire. Comme toujours, on a brandi la morale, pour éviter d'avoir à débattre des questions de fond. Ceux qui n'ont pas d'argument invoquent la morale, c'est d'ailleurs à cela qu'on les reconnaît.


Sans hésitation la recherche s'est précipitée sur la piste du vaccin, abandonnant toute exploration d'une voie curative, désapprouvée par des pouvoirs publics peu enclins à financer de telles recherches. Il est pourtant connu que certaines maladies virales peuvent êtres endiguées par un traitement médicamenteux, surtout pris précocement, tel le zona, par exemple. De plus, on a observé que les médecins de ville savent de mieux en mieux traiter la covid ce qui explique la pression moindre sur les hôpitaux pendant la seconde vague. Ainsi les extrapolations qui firent affirmer à Emmanuel Macron que "contre toute défense" il y aurait 9000 lits de réanimation occupés au 15 novembre, ont été contredites par les faits, puisqu'il n'y en eut qu'à peu près un tiers de cette évaluation.


Devant les retards de mise en route des vaccins, la stratégie du Gouvernement conduit à des délais incompatibles avec la survie de l'économie. Et l'on voit remonter aux créneaux les contempteurs des prudents, les Torquemada du vaccino-cepticisme, vitupérant contre toute émission de réserves, le dogme étant désormais : il n'est de salut que dans le vaccin, "quoi qu'il en coûte", les dissidents sont irresponsables, de mauvais médecins, des Français impies, sont tous des mécréants, qui seront excommuniés, et expulsés des médias. Si le "quoi qu'il en coûte" d'Emmanuel Macron reste une épée de Damoclès au dessus de la tête des Français, celui-ci qui met leur santé en jeu est pour le moins sujet à caution.

Là encore, comme à chaque étape de la crise sanitaire, les experts ont truqué les cartes. Les complotistes diront que c'est pour favoriser les big pharmas dont ils vivent. On peut plus simplement penser que chez les mandarins comme chez les énarques le fait de dire la vérité est considéré comme une faute professionnelle. Ce serait, en effet donner au public accès à une connaissance qui leur est réservée.



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