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Debellare superbos

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 18 nov. 2021
  • 2 min de lecture





Debellare superbos, disait Cicéron. Renverser les superbes. Ce précepte de morale des romains quand ils parlaient latin est le ressort des tenants de la culture du déboulonnage. Renverser les idoles, tuer le père, du passé faire table rase, ce sont les mots d’ordre de toutes les jeunesses qui veulent s’affirmer depuis que les temps ont vu se succéder les générations.

Ce mouvement naturel est en soi vivifiant. Mais encore ne faut-il pas jeter le bébé avec l’eau du bain en agissant sans discernement.


Il faut dans la contestation respecter deux principes : le premier est de démolir ce qui mérite de l’être, c’est à dire ne pas faire de mauvais procès à ses devanciers sans qui l’on ne serait pas là. Le second précepte à respecter est de ne pas remplacer de l’injustice par de l’injuste.


Si l’on ne peut demander à la jeunesse de faire le tri entre ce qui doit être conservé et le reste, il appartient aux personnes d’expérience de ne pas se fourvoyer en imitant sans discernement les excès des idéologues nouveaux. La sagesse commande d’éclairer les élans de la jeunesse en lui montrant en quoi elle peut parfois s’égarer, et faire comprendre que l’exagération en tout est néfaste. Par exemple, il est evident que le racisme doit toujours être combattu, mais condamner pour racisme qui ne l’est pas est plus qu’une maladresse, c’est se placer soi-même dans la faute morale que l’on prétend combattre. Quand Laure Adler, femme de lettres et de culture, tance F.O. Gisbert pour avoir regretté que l’on n’entende plus assez parler français à Marseilles, l’accusant de vouloir y voir plus de blancs, elle pratique le racisme, c’est-à-dire la faute morale contre laquelle elle s’insurge. Mais surtout, elle manque à son devoir de discernement. Elle se range par un cliché au rang des étourneaux, alors qu’elle n’en a aucune des excuses.


A lire la pétition de prétendues féministes qui exige des politiques qu’ils intègrent la revendication #metoo dans leur programme, l’on comprend qu’il s’agit de créer une présomption de culpabilité dans notre droit qui comme tous ceux des pays civilisés est fondé sur celle d’innocence.

Ces nouveaux impérialistes de la pensée et des comportements ne doivent pas nous pousser à ce que nous ne voulons pas, c’est à dire tomber dans les travers qu’ils dénoncent sans pertinence. Nous continuerons, malgré eux, à rejetter le racisme et les abus d’où qu’ils viennent. Car les superbes doivent être renversés, même quand ils s’érigent en défenseurs d’une vertu dévoyée.

 
 
 

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