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Floutage de gueule

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 21 mars 2021
  • 2 min de lecture



Les images « volées » du Président Macron en Conseil de Défense mars 2021 sur “le confinement dehors”, sont consternantes. Non pas parce que les séances sont non publiques ; on l'a souligné à plaisir pour garantir la confidentialité des conseils donnés au Président. Ni parce qu’un malappris y aurait usé de son smartphone. Mais parce que le procédé pue la communication de bas étage. Du même ordre que celle où a fuité la vidéo sur le social qui coûte “un pognon de dingue” et laisse toujours les pauvres aussi pauvres.


Du discours jupitérien d’Emmanuel Macron devant le Congrès aux vidéos supposées surprises à l’insu de son plein gré, la communication s’est effondrée, mais aussi la pensée, l’ambition et l’élan. Toucher les jeunes par des “Macron tapes” est un procédé de communication misérable, car loin de faire spontané, on tombe dans l’amateurisme, et l’on inquiète tout le monde.


Mais, fait plus grave, cela révèle une faillite de la parole présidentielle. En mars 2021, Nicolas Beytout pouvait écrire : « Les phrases emberlificotées du chef de l’Etat, qui dit les choses tout en ne les disant pas mais sans contester qu’il les ait vraiment dites, ces arrangements avec la vérité ne sont plus de nature à rassurer un peuple... ».


La communication dissimule (très mal) une politique. En l’espèce, celle du rideau de fumée. Dans cette ligne, Bruno Le Maire déclare que le confinement nouveau ne coutera rien (de plus). Quoi qu’il en coûte rien, en quelque sorte. Le Cardinal de Retz disait que l'on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment, mais il est des situations tendues où les cafouilleux n'ont pas de place. Il faut de la clarté, de la fermeté et de la détermination. L'enfumage est une stratégie de la fuite, et sur le champ de bataille cette désertion est impardonnable.


Ces pas de clerc ne sont pas des erreurs, ce sont des fautes, car les Français ne détestent rien plus que d’être pris pour des imbéciles.


On avait salué le courage d’Emmanuel Macron quand, fin janvier, il prenait les ayatollahs du tout-sanitaire à contre pied. On comprend que l’évolution du virus puisse imposer des mesures restrictives, ici ou là. Mais la communication qui l’accompagne est ce que l’on ne peu que qualifier de floutage de gueule car cela brouille l'image du Président.


On trouvera toujours de braves gens pour trouver moderne cet racolage sur la voie publique d'adolescents prépubères par cette méthode de communication dans le vent, mais persévérer sur ce registre ne ralliera pas une jeunesse moins superficielle qu’on le dit, et ne fera qu’accréditer le sentiment que décidément Macron ne fait pas le poids.



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