Hachis Parmentier
- André Touboul
- 18 févr. 2023
- 3 min de lecture

Alors que tout près de chez nous, des Ukrainiens se battent pour survivre libres, les Français se mobilisent pour ne pas travailler quelques trimestres de plus. Le contraste est surréaliste.
On dira que nous ne risquons rien, que les Russes n’en veulent qu’à l’Ukraine, que cette guerre ne nous concerne pas. Et l’on aura tort, car pour le Kremlin la France est dans le camp de ses ennemis.
On objectera que la dissuasion nucléaire nous protège. Et l’on aura encore tort, car face à une attaque conventionnelle jamais nos dirigeants ne prendront le risque de déclencher un suicide collectif. La guerre impossible entre puissance nucléaire est désormais un mythe.
On parlera du parapluie de l’OTAN, et l’on se méprendra, car qui peut croire que les USA utiliseront l’arme nucléaire pour défendre les Etats Baltes, ou même la Pologne. Ils interviendront avec des armes conventionnelles, certes, mais à pas comptés et la France sera entraînée dans le conflit.
Ceux qui croient qu’un Etat conquérant construit pour la guerre peut s’arrêter à une frontière se font des illusions. La Russie a converti son économie en production de matériel militaire, et le déséquilibre entre les stocks occidentaux de munitions et les réserves russes est flagrant.
On a entendu hier Evgueni Prigojine, le patron de la sinistre milice Wagner, déclarer qu’il faudrait un an et demi pour vaincre l’Ukraine, mais qu’ensuite il irait jusqu’à la Manche et donnerait la France et l’Italie aux Ukrainiens, car ils auront beaucoup souffert (sic). L‘ostrogoth ne plaisait pas, et l’on aurait tort de prendre ses déclarations à la légère. Elles révèlent que l’un des acteurs majeurs du côté russe est un malade mental. Il avait d’ailleurs déjà donné des preuves de sa perte de contact avec le monde réel, dans plusieurs vidéos où il expliquait, masse à la main, à ses recrues des prisons ce qui les attendait, s’ils reculaient devant l’ennemi.
Dirigée par un sociopathe, la milice armée Wagner est depuis le 20 janvier 2023, inscrite sur la liste des organisations criminelles internationales, par les Etats-Unis, au même titre que les milices islamistes.
Cette distinction, qui n’a rien d’honorifique, entraine que le sieur Prigojine peut être éliminé, comme l’a été récemment un des chefs islamistes qui prenait le frais sur son balcon à Kaboul. Le drone qui l’a frappé était bourré, non d’explosifs, mais de lames de rasoir, pour éviter les dommages collatéraux. Ce qui attend désormais Prigojine, l’ancien cuisinier, est de finir en hachis Parmentier. Ce serait un juste retour pour celui qui a envoyé tant d’hommes se faire hacher-menu. On ne souhaite la mort de personne, pas même des pires criminels, mais il est dit dans l’Evangile de Mathieu que celui qui a vécu par l’épée, périra par l’épée. Une reprise de ce que cinq cents ans auparavant, Eschyle écrivait dans son Agamemnon, c’est dire si cet adage est pétri de bon sens.
Néanmoins, la disparition de cet énergumène ne mettra pas fin à la guerre, ni aux causes de son extension.
Considérer comme le font les manifestants et grévistes français que l’on vit toujours dans un monde paisible où l’on peut continuer à réclamer du social à un Etat nounou, est une erreur tragique. Ce qu’il faudrait faire aujourd’hui, et sans tarder, est se mobiliser pour reconstituer nos facultés de défense. Il faut les porter à un point tel qu’il décourage les agresseurs. Si nous restons passifs et vulnérables, la question deviendra celle de la survie, et ne sera pas celle de la retraite.
Il ne faut jamais oublier que lorsque les ressources sont rares et la population trop nombreuse, c’est toujours la tentation de la guerre et son cortège d’horreurs qui s’en suit. Aux armes citoyens ! Proclame notre hymne national. Il faut vitement en regarnir nos arsenaux.
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