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Internet et l’antisémitisme, nouveau visage de l’anti-France

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 déc. 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 déc. 2020



Ils ont encore frappé. Sur internet des dizaines de milliers de tweets anti-Juifs contre une jeune et jolie femme de nationalité française remarquée dans le concours des Miss France. S’y sont joints les cafards de droite et de gauche, les premiers par pulsion nostalgique du troisième Reich, les seconds par besoin de distinguer les gens d’après leur origine ethnique, c’est à dire par idéologie raciste.


Plutôt que de reproduire en exergue le visage et la silhouette d'April Benayoum, on a préféré illustrer ce billet d'humeur par une photo de Bigard, se livrant à une quenelle, homage hypocrite au salut nazi inventée par le sinistre Dieudonné, qui a fait sa profession d'antisémitisme. La bête immonde n'est pas morte, elle sommeille et ne demande qu'à se réveiller.


Il ne faut pas s’y tromper, les débordements de haine antisémite, on devrait dire anti-juive car ce sont souvent de prétendus défenseurs de pseudo-minorités, elles aussi sémites, qui s’y livrent, sont en réalité un déchaînement de bile noire envers la France. La présence des Juifs dans la culture française est un fait établi. Non pas seulement en tant que Juifs, mais comme Français. C’est cette assimilation exemplaire qui fait mal, et est insupportable aux racialistes qui s’obstinent à ne voir dans les individus que l’ethnie.

Ce néo-racisme se nourrit des difficultés d’intégration de nouveaux arrivants dans la société française, et la mettent en perpétuelle accusation. Dans ce discours, le bonheur des Juifs en France est un démenti cinglant.

Pour eux, et ils ont raison, les Juifs se sont tellement amalgamés dans la population Française qu’il est difficile de les identifier. Les familles françaises où un parent juif figure dans l’arbre généalogique sont légion. Les prénoms sont français, et parfois les noms. A la Libération, par exemple, certains Juifs francisèrent leur nom, Lévi devant Leroi. Cette dilution des Juifs dans la Nation française, s'est opérée par amour malgré les blessures de l'histoire.

Elle est, en effet, relativement récente par rapport à leur présence en France, sans doute antérieure à la guerre des Gaules de César, mais sous forme de colonies fermées. Les Juifs ont été protégés par des Papes en Avignon, mais parfois persécutés par des Rois pour des motifs financiers. C’est Saint Louis qui imposa le port de la rouelle aux Juifs pour les distinguer facilement. Avec la révolution industrielle les mouvements de population ont rendus obsolètes les ghettos, et les Juifs ont commencé à se fondre dans la population, en France, mais aussi dans plusieurs pays européens. Aujourd’hui le mélange est tellement intime que certains Juifs s'inquiètent qu’il n’y ait bientôt plus de Juifs en France. Un contre-sens évident à une époque où la civilisation française est de plus en plus qualifiée de judéo-chrétienne. Le dénombrement des Juifs en France, est ainsi largement sous-estimé.


L’excuse de l’anti-sionisme invoquée par les Plenel et autres islamo-gauchistes, est pitoyable, car tous les Juifs ne sont pas sionistes inconditionnels. Les prendre d'office comme tels ne fait que renforcer le soutien à Israël de ceux qui se sentent un lien juif. L'absurdité est complète quand les Juifs s’estimant ici en danger, s'en vont, augmentant là-bas la tension israélo-palestinienne. La réalité est que les anti-Juifs se moquent bien du sort des palestiniens pour lesquels ils ne font rien. Ce qu’ils haïssent à travers le Juif en France, c’est la France elle-même.

Ils jettent d’ailleurs le masque dans les paroles de certains rappeurs qui las de « niquer » leur mère, et la police, rêvent tout haut de « niquer la France », cette bonne fille qui les a accueillis et les nourrit. Ces imbéciles se singularisent surtout par un QI déficient, car ils ne savent pas reconnaître où est le vrai racisme d’aujourd’hui.


Cette rage anti-française ne relève pas de la liberté d’expression. Invoquer la pratique américaine pour la justifier est une erreur. Aux Etats-Unis les insultes aux drapeau, salué dans les écoles, ne sont pas admises. Là comme ailleurs la liberté d’expression a ses limites.


Un deuxième erreur consiste à prétendre que l’anonymat d’internet lié à sa nature transnationale serait une raison pour se déclarer impuissant face aux vipères qui crachent leur venin sur Twitter, Facebook, ou d’autres plateformes.

Les fournisseurs d’accès dénient leur qualité d’éditeurs pour se considérer exempts de toute responsabilité sur les contenus diffusés. Ils invoquent aussi les difficultés à contrôler les contenus.


Les deux excuses, relayées par les médias, sont fausses.


Il suffit de se référer à l’article 42 de la loi de 1881 sur la liberté d’expression, pour constater que les fournisseurs de moyens comme les imprimeurs sont pénalement responsables de ce qu’ils contribuent à véhiculer : « Seront passibles, comme auteurs principaux des peines qui constituent la répression des crimes et délits commis par la voie de la presse, dans l'ordre ci-après, savoir :

1° Les directeurs de publications ou éditeurs, quelles que soient leurs professions ou leurs dénominations, et, dans les cas prévus au deuxième alinéa de l'article 6, de les codirecteurs de la publication ;

2° A leur défaut, les auteurs ;

3° A défaut des auteurs, les imprimeurs ;

4° A défaut des imprimeurs, les vendeurs, les distributeurs et afficheurs. »


Cette responsabilité subsidiaire, suffirait à convaincre les fournisseurs d’accès de dévoiler les noms des responsables de messages illicites, et aussi à faire diligence pour les supprimer. La liberté d’opinion n’a rien à faire dans ce débat, car l’antijudaisme, n’est pas une opinion mais un délit, au même titre que l’islamophobie, car l’un et l’autre incitent à la haine.


Vainement objecterait-on que les Twitter et Facebook n’ont pas de siège en France, ni même en Europe. En effet, ceci n’interdit pas d’en condamner les dirigeants. Ces « braves gens » ne supporteront pas d’être l’objet de poursuites, tant ils sont persuadés qu’ils sont les pionniers d’une civilisation nouvelle.


Il est faux de dire que les Twitter et Facebook sont intouchables, ils le sont par la source de leurs revenus publicitaires, et il suffira de rendre responsables les annonceurs des amendes pour assainir les réseaux.


Quant aux difficultés techniques, les gérants des réseaux ont démontré qu’ils savaient bloquer les fake-news même lorsqu’elles émanent du Président des Etats-Unis, pour que leur défense soit anéantie. De plus, ce n’est pas parce que les imprimeurs sont censés lire les livres qu’ils impriment, ce qu’ils ne font d’évidence pas, que leur intervention est irresponsable.

Le Conseil Constitutionnel serait bien inspiré de reconnaître comme fondée une jurisprudence assimilant les fournisseurs de réseaux internet aux imprimeurs, au lieu d’aller jouer aux grands défenseurs d’une liberté d’expression qui en France n’est menacée que par l’autocensure des médias installés.




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