J’accuse ! Lettre au Président de la République Monsieur Emmanuel Macron
- André Touboul
- 27 sept. 2020
- 3 min de lecture

La mode n’est plus comme au temps de Zola de débuter par un compliment sa lettre au chef de l’Etat. J’en ferai l’économie, d’autant que c’est vous que j’accuse.
Il n’est pas dans mes habitudes de vous rendre responsable de tout et du reste. Du temps qu’il fait, jusqu’au moindre sujet de contrariété qui font à notre époque la vie morose. J’ai même tenu à exposer dans un livre quelles étaient les limites de votre pouvoir et qui dirigeait la France de facto. Mais il est dans vos attributions, dirais-je même de votre devoir, de choisir les Ministres, et cela va du Premier d’entre eux jusqu’au plus modeste secrétaire d’Etat.
Alors, je vous accuse de manquer à votre mission sacrée de protéger le peuple de France en ne changeant pas le Ministre de la santé. Vous avez débarqué Edouard Philippe, et c'était courageux, car il avait derrière lui toute l'élite d'Etat, qui le pleure aujourd'hui. Vous n'avez pas voulu changer de ministre de la santé car les communicants disaient que ce serait discréditer la gestion de la crise sanitaire. Ils avaient tort, et vous aussi. Les Français auraient compris qu'à une phase nouvelle de la pandémie, il fallait une nouvelle tête. D'autant que maintenir un mauvais ministre va au delà de la communication.
En effet, le sinistre Véran a donné toute sa mesure d’incompétence et de maladresse. Il est temps d’y mettre fin.
Mensonge sur les masques, confinement tardif, rétablissement des ausweis pour sortir de chez-soi durement sanctionnés à la plus petite inexactitude, refus d'avoir recours à l'hospitalisation privée, atteinte à la libre prescription des médecins de ville, croisade inutile et stupide anti-Raoult, mesures discriminatoires voire punitives sur Marseille de fermeture de restaurants à qui l’on promet des indemnisations quand les entreprises ne vivent pas d’aides mais de leur travail... pour ne citer que quelques unes des fautes de quarre majeures qui ont discrédité la parole publique et ruiné l'action sanitaire.
Le monde médical n'est pas unanime derrière Véran. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas su le rassembler. Ainsi le professeur de médecine Perronne en a fait un livre Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ?. D’autres estiment de leur devoir de critiquer vertement la politique de santé et des pétitions circulent. Les complotistes ne manquent pas de suggérer que vous auriez partie liée avec les intérêts des Big pharma.
Mais tout ceci n’est rien en comparaison de la trahison du Ministre. C’est en effet une trahison de ses devoirs que d’oser prétendre que les mesures contraignantes qu’il prend aujourd'hui sont motivées par le refus de voir les services de réanimation saturés. C’était déjà la justification du confinement de mars. Ainsi, depuis plus de six mois, il n’a rien fait. Il a fallu moins de temps à Churchill pour construire une RAF capable de résister à la Luftwaffe.
Dans cette autre guerre, nous avions 10.000 lits de réanimation en mars, une insuffisance qui a contraint à user d’expédients ; alors que nos voisins allemands étaient protégés par leurs 25.000 lits, et pouvaient agir avec bon sens et gérer la pandémie dix fois mieux que nous, en limiter les dommages économiques, et éviter le confinement généralisé.
Selon les promesses de Monsieur Véran, nous devrions en disposer de 29.000. Où sont-ils ? Pas à Marseille de toute évidence.
Il est urgent de remplacer ce Ministre funeste qui vous entraînera dans sa faillite, mais surtout, et c’est cela qui devrait vous déterminer qui précipite le pays dans une situation qui menace d’ajouter la discorde civile à une crise sanitaire qui va son train et à la débandade économique qui vient.
Si vous voulez conquérir le cœur des Français, vous que l'on dit, non sans raison, seul et renié par l'Etat profond qui voyait en vous un exécutant docile, et se trouve déçu. Si vous croyez en votre destin, il ne suffit pas de tancer le toxique Véran en Conseil des Ministres, il faut le congédier. Vous ne pouvez plus longtemps vous réfugier dans les affaires internationales, la France ressemble de plus en plus à la Nef des fous.
Je terminerai en citant Zola :
« Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour !
J’attends.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de mon profond respect. »
AT
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