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L’Actor Studio au pouvoir

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 10 nov. 2020
  • 3 min de lecture


Pour peu que l'on soit curieux, on peut lire dans Wikipédia : « De 2005 à 2006, Jean Castex est le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, où il participe à l’introduction de la notion d’objectifs et de rentabilité dans l’hôpital et à une rationalisation des coûts dans le cadre du plan hôpital 2007, qui introduit notamment la tarification à l'activité . »

Ainsi, c’est le même énarque qui a organisé la pénurie hospitalière, il y a 15 ans, qui tance aujourd’hui vertement les Français pour leur manque de discipline, une faute majeure qui menacerait l’hôpital... que lui-même a sabordé.

Ainsi, Jean Castex est aussi responsable du système de tarification à l’acte qui explique que le secteur publique ait refusé que l’on ait recours au privé au début de la première vague de l’épidémie covid. Il s’agissait alors de protéger son chiffre d’affaire, reconnaissons-le nécessaire pour boucler les fins de mois. On n’ira pas plus loin dans les effets délétères que la situation délabrée des hôpitaux publics a engendrée, mais il y en a d’autres qu’évoquent beaucoup de médecins.


Observons simplement que la sécurité sociale, à la française, qui devait soigner toute la population pour rien, a rendu malade le système de santé, qui n'a pu payer ses médecins, dont il réduisait le nombre, se condamnant en importer, et qui s'est laissé gangrener par une inflation administrative qui explique, qu'à dépense comparable et même supérieure, les capacités de soin sont moindres qu'en Allemagne, et de beaucoup. Jean Castex n'est pas responsable de la totalité de cette absurdité, mais il y a participé de manière directe et décisive. Internet qui n'oublie rien, désormais en témoigne aujourd'hui.


Avec l'actuel Premier Ministre, le système de l’élite d’Etat atteint sa perfection. Le responsable d’une catastrophe est promu, ce qui est assez classique, mais, délice suprême, il est placé aux commandes pour en gérer les conséquences.

Ce choix d’Emmanuel Macron serait incompréhensible, ou d’un cynisme ahurissant, si l’on ne constatait que les médias soumis ont passé sous silence le lourd passif de Castex pour insister sur un autre aspect celui-ci flatteur de sa carrière : ses fonctions en 2017, de délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris. Mais silence dans les rangs sur le fait que cette fonction lui rapportait 160.000 € par an, en plus de ses autres rémunérations (40.000 € /an) ce qui faisait de lui l’un de fonctionnaires les mieux payés de France.

Confiant dans la capacité de la haute fonction publique de faire le vide dans les mémoires quand il s’agit de couvrir l’un des siens, le Président a privilégié le côté austère voire rustique du personnage, que l’on verrait bien entonner des chants pyrénéens à l'unisson de Jean Lassalle, et venir tout droit des laborieuses fonctions de sous-préfet dans une province reculée. On savait que le casting politique était un art difficile, mais désormais, il faut en convenir, il relève de l’Actor Studio, pour ne pas dire du règne des imposteurs.

Présenté comme un pourfendeur des profiteurs d’État, Saint Georges ayant terrassé le dragon, Marc Guillaume, secrétaire du Gouvernement, véritable vice premier Ministre en poste depuis la mi-Hollande, et encensé comme redistributeur courageux des postes dans la préfectorale, Jean Castex était, en vérité, la quintessence de la haute fonction publique. Il n’est donc pas surprenant que, rôle de composition, sa lune de miel avec les Maires ait été une idylle d’un jour et sans lendemain.

De ce mauvais scénario, écrit comme par un enfant et joué par des bateleurs d'estrades nous sommes les spectateurs forcés. Outre le danger épidémique mortel qui pour certains n’est pas théorique, il nous faut endurer les caprices des Castex, Véran, et autre Jérôme Salomon, de sinistre retour sur les écrans. C’est le bal des lugubres. On en vient à regretter le petit sourire en coin qu’Edouard Philippe narquois nous adressait parfois à la fin de ses phrases, ponctuant un discours au demeurant tout aussi terrifiant.


Même l‘annonce enfin crédible d‘un prochain vaccin ne paraît pas devoir perturber ces suiveurs de corbillards qui nous gouvernent,

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