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L’affront républicain

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 4 juil. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 juil. 2024




Front populaire, front républicain, avec du vieux on fait du neuf, ces trouvailles sentent la naphtaline, et peinent à répondre aux attentes des Français, qui espèrent des solutions et non des imprécations.


Bien qu’annoncée, la défaite de la Macronie parait l’avoir pris de court. Sa réaction épidermique est d’appeler à “faire barrage au RN”.


Pourquoi les Français devraient-ils suivre cette consigne ?


À cette question, pas de réponse… c’est ainsi, et pas autrement ! L’électeur est enjoint d’obéir et de se conformer à cette consigne impérative que l’on ne prend pas la peine de motiver, comme si elle relevait de l’évidence. On entend cependant parfois, en tendant l’oreille, invoquer trois raisons aussi peu convaincantes les unes que les autres.


La première est que le RN serait un parti d’origine historique raciste. Il faudrait donc faire élire les antisémites de LFI d’aujourd’hui,  pour se prémunir du RN, raciste d’hier ?


La deuxième est relative au programme économique du RN qui, bien qu’édulcoré, ne serait pas préférable à celui du NFP aussi délirant que radicalisé dans l’anti-capitalisme.


La troisième est la défense des institutions républicaines ; mais la menace majeure que connaît aujourd’hui la Vème République est celle que constituent le parti LFI et ceux qui se sont placés sous son contrôle.


En fait, Emmanuel Macron et ses nouveaux associés dans le barrage comptent sur le réflexe pavlovien qui ferait réagir l’électeur à certains mots, prenant le pas sur son sens critique.


Jusque là, on assistait stupéfait à la version politique du Président Macron de la navigation entre les extrêmes Charybde et Scylla. Pour éviter ces deux monstres, il fallait le rejoindre. Mais voici que le même intrépide , et, sans doute, imprudent navigateur prétend, soudain, qu’il faudrait s’abandonner volontairement à l’un d’eux, devenu soudain un allié fréquentable.


La manœuvre est pitoyable. Elle ne s’explique que par le traumatisme de la correction que les Français ont infligée au camp présidentiel de l’extrême centre.


En effet, il faut avoir perdu toute lucidité pour croire que les électeurs, bourgeois nantis souvent retraités, qui sont restés fidèles au Président au premier tour, seront disposés à reporter aveuglément leurs voix sur des candidats LFI ou acoquinés.


Ni moralement, ni économiquement cette migration n’est concevable. Ainsi, après la gifle des européennes, et l’uppercut du premier tour des législatives, le camp Macron se réserve une autre punition, celle de ne pas être suivi dans ses consignes de vote. Le pire pourrait être que le dégoût légitime des électeurs macronistes du premier tour d’une compromission avec LFI, les détourne des urnes, ou les pousse dans les bras du RN.


Conscients de ce risque, certains, comme Edouard Philippe ou François Bayrou ont invoqué les nuances fines dont ils ont assorti leur participation au « barrage ». Leur théorie du cas-par-cas est séduisante, mais elle se heurte à l’absence de transparence des candidats du NFP, qui se gardent bien de spécifier leur appartenance d’origine.


Au demeurant, la formule slogan du “front républicain” contre le RN, fut-il à géométrie variable, pose, en effet, un problème majeur de crédibilité. En réalité, le seul parti qui constitue une menace actuelle pour la République est objectivement celui de Mélenchon qui ouvertement rejette les institutions républicaines.


On peut voir, cependant dans la manœuvre une habileté, car si les désistements de candidats du NPF arrivés en troisième position sont susceptibles de profiter aux partis présidentiels, il n’est pas acquis que la réciproque sera vraie. Ce serait une bouée de sauvetage pour épargner la noyade surtout pour le camp présidentiel.


Il y a loin des calculs des appareils des partis, prompts à virer de bord, à leur concrétisation dans les urnes. La gauche se fait parfois violence en se bouchant le nez comme en 2002. L’exercice est bien plus rare pour la droite et le centre.


Bien entendu, on trouvera toujours chez ceux qui ont, durant des décennies, lutté contre un « parti fasciste et raciste », des esprits réticents ou imperméables à l’inversion des rôles qui s’est produit sur un théâtre politique où tout est désormais cul par-dessus tête. Mais il est clair désormais que d’un côté la gauche s’est radicalisée sous la houlette des LFI, parti antirépublicain, anti-juif et anti-France, et que de l’autre, le parti lepéniste s’est rallié au respect des Institutions républicaines, a défilé contre l’antisémitisme, et promet de défendre les intérêts des Français dans une Union européenne qu’il n’est plus question de quitter.


Le mal nommé “Front républicain”, est en réalité un affront fait à la République. Il bien possible que les Français ne le pardonneront pas à tous ceux qui en sont les auteurs.


N’insultant pas l’avenir, les LR ont la sagesse de se tenir à l‘écart de ce magouillage politicard indigne du camp Macron. Ils réussiront peut-être a faire oublier que, pendant des lustres, ils ont abandonné à l’extrême droite les questions essentielles qui préoccupent les Français telles que l’immigration, l’insécurité et l’identité. Ils ont eut le tort de se soumettre au du “camp du bien” qui à la première incartade de sa ligne du déni, les accusait de faire le lit du Front National simplement en en abordant les thèmes. Il est vrai que la droite porte une responsabilité dans la montée du RN, mais c’est en négligeant trop longtemps de traiter les questions que ce parti s’est appropriées.


Il est faux de dire que tous les partis ne parlent que de faire barrage les uns aux autres, c’est vrai pour les macronistes et les socialistes, écologistes et LFI désormais arcboutés ensemble, mais pour le RN c’est d’un autre barrage qu’il s’agit : celui contre l’immigration incontrôlée, l’insécurité, la perte d’identité, d’autorité de l’Etat, et tout ce qui fait le déclassement du pays. Bien entendu nul ne croit que ce parti aurait les moyens de réaliser un tel programme, mais au moins se déclare-t-il déterminé à s’y employer.




 
 
 

1件のコメント


Patrice GILBERT
Patrice GILBERT
2024年7月04日

On ne comprend rien à l'action du président, sauf s'il vise simplement une Chambre sans majorité donc ingouvernable pour pouvoir appliquer l'article 16 qui ne prévoit pas de terme à la prise de pouvoir par le Président mais une reconduction mensuelle; même le terme de son mandat ne serait pas obligatoirement la fin de cette "dictature" qui deviendrait alors viagère. Le vrai risque de la France serait alors Emmanuel Macron lui-même.

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