L’envie d’avoir envie
- André Touboul
- 19 janv.
- 4 min de lecture

Le peuple Français est las. On pourrait dire que plus les élus, qu’il a eu l’imprudence d’envoyer à l’Assemblée Nationale en juillet 2024, s’agitent, s’invectivent et se menacent, plus l’homme de la rue a le sentiment de la vanité de ces simagrées.
A force d’entendre prédire la catastrophe, les Français en viennent à souhaiter qu’elle se produise, pour qu’enfin on sache à quoi s’en tenir.
Les discours de raison sont inaudibles, tant ceux qui les tiennent ne paraissent pas y croire eux-mêmes. Le fait est que si les plaies et bosses évidentes du corps social sont à juste titre dénoncées, aucun des remèdes proposés n’apparaît crédible. Les uns tueraient le patient, les autres ressemblent à de purs placébos.
Le moral dans les chaussettes du fait des mauvaises nouvelles d’ici et d’ailleurs qui pleuvent dru, les Français subissent, et ressentent une grosse fatigue qui leur ôte toute velléité de redressement.
On n’énumèrera pas tout ce qui va mal, car rien ne va. Robert Burton qui au XVIIème siècle écrivait Anatomie de la mélancolie, dénonçant cette humeur noire comme mal de son époque se sentirait chez lui dans la France de nos jours.
Le peuple français amorphe et résigné ressemble à ce Président américain, aux capacités cognitives amoindries, Joe Robinet Biden, qui s’en va, ce lundi, titubant comme il a gouverné.
D’évidence, les Français devraient s’inspirer de l’image de volonté et d’énergie que donne son successeur, quelque mal embouché qu’il soit.
On a théorisé le déclin de la démocratie, vanté l’axiome de l’inutilité du vote, invoqué le théorème des blocs antagonistes pour en déduire l’imminence de la guerre civile inéluctable, et voilà que le peuple étatsunien prouve en un scrutin massif que cette grande malade a son mot à dire, et peut décider de changer le destin d’une nation par la volonté des urnes.
S’agissant de l’élection de Trump, c’est même la face du monde qui parait changée.
Avant le jour de son investiture, un cessez-le-feu, jugé impossible, est conclu à Gaza, sous la pression de son émissaire. L’économie américaine déjà dominante, offre par son mandat prochain des perspectives qui attirent les investissements.
Aux Russes qui piétinent en Ukraine, le Président élu répond en promettant d’annexer le Groenland et le Canada, qui enserrent l’océan Arctique et la mer de Barents, un enjeu autrement plus conséquent que la modeste mer d’Azov.
En Europe, où l’on croyait pouvoir toucher les dividendes de la paix sans se prémunir de la guerre, il fait prendre conscience que dans un monde de carnivores, les herbivores ont un avenir peu enviable.
Quant à la reprise du canal de Panama, s’il l’évoque, c’est pour pouvoir en priver la Chine que sa menace de droits de douanes oblige à réviser son ambition de devenir sous peu la première puissance mondiale.
Bref, le phénomène Trump secoue la planète entière.
Et la France ? Il suffirait pour réveiller ce “cher vieux pays”, cette France éternelle qu’aimait à évoquer De Gaulle, que l’on y ranime la flamme de la liberté. Celle, essentielle, d’être elle-même, sans avoir à en rougir, ni s’en excuser. Là est la clé de la révolution du trumpisme.
Car ce sursaut de l’Occident est une révolution que les médias, qui continuent à ratiociner sur leur lancée “d’avant”, ont le plus grand mal à intégrer. Cette civilisation que l’on disait moribonde était en réalité malade des excès des progrès de ses propres valeurs. L’égalité entre les sexes qu’elle seule a établie, avait dérivé en des délires de théories du genre ; le racisme, qu’elle a, la première, aboli et condamné, était réapparu en un racialisme forcené détourné en discrimination positive, voire en racisme anti-blanc ; l’égalité des citoyens devant la loi devenait un culte de l’égalitarisme par le bas ; les égards dus aux victimes tournaient au concours à la victimisation. Loin d’être un repli réactionnaire, le trumpisme s’entoure de personnalités hors normes, parmi lesquelles de brillants innovateurs, signifiant par là que le progrès n’est pas un privilège de gauche. Les Musk, Bezos, Zuckerberg et autres sont trop gavés d’argent pour avoir besoin d’aller à la soupe, leur adhésion au trumpisme n’est pas feinte, elle signifie un refus de la mélancolie qui était en passe de stérisiler le monde.
Il fallait sans doute la rugosité d’un Trump pour enrayer la machine infernale, qui, sous couvert de conformisme à des valeurs qu’elle trahit, empoisonne les sociétés du Monde libre, dépourvues d’anti-corps naturels pour combattre cette maladie auto-immune. C’est bien entendu au moment où notre civilisation se croyait délivrée de la menace de l’utopie soviétique que la peste woke travestie en bien pensance s’était installée.
La plus grande victoire de cette idéologie délétère fut de désespérer les peuples civilisés en les faisant douter d’eux-mêmes. On peut résister à la haine de la Terre entière, mais pas à la mésestime de soi. Or, telle semble être l’origine de la grande lassitude du peuple français, qui paraît n’avoir plus goût à rien.
L’envie d’avoir envie, chantait Johnny Halliday. La France attend pourtant qu’on allume sa vie.
Elle est prête à s’enthousiasmer pour des exploits et des médailles olympiques, et l’a montré cet été. “Du pain et des jeux”, les attributs de la décadence, diront les pessimistes. Une preuve d’un reste de vitalité, penseront les autres, car les augures prédisaient des jeux catastrophiques.
Pour ce regain d’énergie, il n’est pas besoin d’une personnalité providentielle, il suffirait d’un discours sincère, mais il est vrai que, de nos jours, chez les politiciens les calculs le disputent aux arrières-pensées, et la sincérité est une denrée rare. Les Français attendent un chevalier sans peur et sans reproche, ils espéraient Bayard et ils on eut Bayrou. Qui pourrait les blâmer d’être moroses ?
Nous cherchons simplement le nom du Trump Français.
Merci de cette analyse si juste si vraie le peuple est fatigué des guignols de tous bords ayant pouvoir d Élu en ayant qu un objectif eux mêmes en spectacle permanent mais aux poches bien remplies !!! Constatez ce que vont toucher des ministres ayant été que quelques mois ministres c est injustice criante!!!