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L’extension du domaine de la police

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 28 nov. 2020
  • 3 min de lecture



L’inimaginable s’est produit, le Gouvernement confie à un comité d’experts indépendants le soin de réécrire l’article 24 de sa loi sur la sécurité, texte pourtant débattu à l’Assemblée Nationale et voté par elle.


La loi des bureaux est à l’évidence supérieure à celle de la représentation du peuple. L’Assemblée est désavouée, elle a mal voté. Le Sénat qui aurait pu amender le texte n’est pas considéré comme apte à proposer des amendements.


De tout évidence, l’exécutif tient le législatif pour quantité négligeable, la seule loi qui vaille à ses yeux est celle des bureaux.


Rond-de-cuir en chef, Jean Castex qui a introduit le terme « déconner » dans le langage politique, ne se prive pas de le conjuger. Il ne veut pas être populaire et y réussit. En déclarant que les stations de ski seront ouvertes mais sans ski, il fait plus que du Raffarin, il frise le Coluche, et atteint au Desproges.


Notre Monsieur Cyclopède, n’a rien compris aux nécessités de l’exercice : il devrait se conduire en protecteur des citoyens, il se comporte en père Fouettard.

Expliquer chaque contrainte par l’effet que l’on attend, et compter sur le civisme plus que sur la peur du gendarme. Car le Gendarme est fatigué. Il était sur les genoux à la suite des émeutes des Gilets jaunes, il prend sa revanche en exerçant son pouvoir sur une population pacifique.

La ménagère qui a oublié son attestation de déplacement, rapporte dans son cabas avec les poireaux et les navets une contredanse à 135 €. Le coût de la vie augmente.

L’attestation mal rédigée et vous voilà livré au bon vouloir d’un policier qui peut être bon enfant mais aussi un petit despote agressif. Idem quand il s’agit de fournir les justifications que la loi n’énumère pas. L’extension du domaine de la police est consubstantiel de la bureaucratie.


Quand le port du masque dans la rue conduit à un passage à tabac, on s’interroge sur la police, son recrutement, sa formation, son contrôle, mais le problème est ailleurs. Il est temps de mettre fin aux contraintes inutiles et absurdes que les Français, peuple éprit de rationalité, ne respectent pas. Trop d’autorité, tue l’autorité.


Les obligations doivent, pour être acceptées, être d’abord expliquées et faire l’objet d’un consensus. Or le coup d’Etat de 2017 a liquidé tous les relais entre l’Administration et le peuple. Certes l’opposition est muette, mais son silence est la résultante de sa déconsidération entretenue par les médias. Ainsi l’élite d’Etat, que l’on peut aussi appeler l’Etat profond, se trouve seule face à un peuple qu’elle ne comprend pas. Seule au pouvoir, elle désavoue même celui qu’elle a placé au sommet de l’Etat. Par exemple sur la jauge des réunions cultuelles. Et l’absurdité bureaucratique éclate au grand jour quand on apprend que dans les transmissions entre bureaux on a confondu 30 % avec 30 personnes.

L’arbitraire de l’Administration conduit à l’injustice aussi sûrement que les marronniers perdent leurs feuilles en hiver. La production de normes par ceux qui n’y sont pas soumis rend celle-ci excessives et souvent inapplicables. Cette inadéquation du droit au réel, entraine une désobéissance civile, et celle ci des excès de répression policière.

Quand il y a bavure policière, il faut en interroger d’abord la cause, c’est à dire l’acceptation de la loi par le peuple. La police n’est à blâmer qu’en second lieu.


Le sage dit que le prince ne doit imposer de contrainte à son peuple que d’une main tremblante. Les technocrates qui exercent le pouvoir en France devraient y songer. Mais, cette prudence leur est étrangère, il ont, en effet été conditionnés pour avoir raison. Un technocrate ose tout, c’est à cela qu’on le reconnaît.



 
 
 

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