L’islamofolie, une insulte à l’intelligence
- André Touboul
- 29 mai 2021
- 3 min de lecture

La démence n’est pas seulement une excuse convenue au terrorisme islamique de tous les jours, elle affecte aussi la gauche française qui semble frappée d’islamofolie. Touche pas à mon islamiste ! La woke and roll attitude, à la mode chez les intellos qui singent l’Amérique, est une insulte à l’intelligence.
Divorçant de la réalité, la gauche s’est ouvert les veines. Et se laisse mourir en délirant doucement.
Christine Taubira explique que l’on ne doit surtout pas parler de la traite des esclaves par les arabes pour ne pas stigmatiser encore plus les opprimés que sont leurs descendants. Les observateurs les plus bienveillants à son égard en ont été ahuris.
Ce n’est, pourtant, pas une position isolée. Les organisations féministes si promptes à crucifier les mâles blancs pour de la drague un peu lourde, restent muettes quand des vidéos sur des femmes violées dans le quartier de Stalingrad circulent sur le net, quand des tournantes se déroulent dans les caves des cités dites sensibles, ou que des filles sont tabassées par leurs grands frères, pour comportement trop libre à leur goût, ou quand des fillettes de sept ans portent « volontairement » le voile dès la sortie de l'école.
De fait, les activistes féministes s’appliquent à ignorer ce qui se passe dans les territoires perdus de la République, et c’est bien normal, car elles s’obstinent à ne pas voir que le combat de la femme pour l’égalité n’existe qu’en Occident. L’Asie et l’Afrique continuent de pratiquer un patriarcat traditionnel, sans état d’âme. Et dans les théocraties musulmanes la femme est et reste un être humain de second ordre.
L’incompatibilité entre le féminisme et l’islamisme qu’elle persiste à ignorer est une des raisons pour lesquelles la gauche a durablement perdu son audience dans le pays. L'antinomie la condamne à l’incohérence, cette maladie qui est fatale en politique.
La raison de ce « court-jus » tient au mode de pensée de la gauche. Elle est figée sur la dialectique marxiste de lutte des classes, qui interprète tous les phénomènes en termes de conflits du faible contre le fort. Si l’islamisme existe, ce ne peut être qu’en réponse à une oppression, un colonialisme latent, un racisme systémique. Elle n’envisage même pas que le monde musulman traverse une crise de refus de la modernité, et se déchire, tout en agressant l’univers entier. L’Occident, la Russie, la Chine, l’Inde, la Birmanie, chacun doit ou a dû faire face à cette fureur.
Bien entendu, les milieux médiatiques intoxiqués par un formatage décérébrant continuent à ratiociner, cherchant à justifier par des éléments de langage l’injustifiable : le sentiment d’insécurité, le péril de l’amalgame, la stigmatisation... Ils devraient s’interroger sur la perte de crédibilité de médias qui n’a d’égal que celle de la parole publique.
L’audience dictera sa loi. A terme, le personnel des médias devra se renouveler. La liberté de parole verra fleurir des chaînes nouvelles comme CNews qui empêche le monde médiatique de dormir. Des « chaînes » pour libérer ? N’est-il pas singulier que l’on nomme « chaînes » les radios et télés qui entravent l’entendement, et empêchent les Français de penser par eux-mêmes ?
JC. Casanova, le compère de JM. Colombani sur Radio Classique le samedi, disait, très sérieusement, qu’il est normal que les journalistes soient de gauche, comme il est normal que les militaires soient de droite. Le parallèle est bancal. En effet, la défense nationale n’a pas de couleur politique, alors que le journalisme a tout à voir avec les opinions.
Le déterminisme par la profession, cette affirmation mériterait d’être creusée. Devient-on journaliste parce que l’on est de gauche ? Ou devient-on de gauche parce que l’on est journaliste ? La première hypothèse reste à démontrer. On ne voit pas en quoi la recherche de l’information et sa formulation seraient par nature de gauche, sauf à prétendre que les faits sont de gauche et le talent aussi. Si, en revanche, on doit devenir de gauche pour exercer ce métier, cela révèle une mainmise politique inacceptable par une idéologie sur un des services essentiels de la démocratie.
Si l’information des médias officiels est de gauche comme JC. Casanova le trouve naturel, et que le pays est de plus en plus à droite, il ne faut pas être surpris que les réseaux sociaux, et les e-transferts privés occupent une place vacante. Ainsi prospèrent les fake news, les rumeurs et les théories complotistes les plus débridées. Seule de vraies liberté et diversité des médias pourront vaincre ce mal qu’est la défiance du public envers ceux qui ont la charge de les informer.
En attendant cette renaissance, la disparition de la gauche, dégonflée comme une baudruche percée, n’est pas une bonne nouvelle pour la démocratie. Celle-ci a besoin pour vivre d’un réel débat d’idées. Mais des idées, aujourd’hui, qui en a ?
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