La justice sociale, lutte contre les inégalités ?
- André Touboul
- 16 oct. 2020
- 2 min de lecture

Lutter contre les inégalités est un véritable mantra, présenté comme une évidence, mais encore faudrait-il dire quelle égalité l'on vise.
Thomas Piketty professe que les impôts sont la panacée universelle, et pour preuve il invoque l’impôt progressif aux Etats-Unis au XXème siècle qui selon lui en aurait assuré la prospérité. L’économiste gauchiste grand manipulateur de chiffres commet une triple erreur.
Tout d’abord la progressivité de l’impôt sur le revenu en Amérique est limitée par un grand nombre de déductions, et d’échappatoires légaux. Ce sont ces opportunités qui permettent la création de grandes fortunes en une vie, ce qui est exceptionnel en Europe. Ensuite, présenter le siècle précédent comme une réussite économique due à la fiscalité, c’est oublier que ce sont les conflits armés qui ont fait des USA la première nation industrielle du monde, grâce à leurs ressources en main d’œuvre, en énergie et en matières premières. C’est, enfin, perdre de de vue que l’inégalité est consubstantielle au rêve américain. Réussir, c’est d’évidence faire mieux que les autres. Seule importe Outre-Atlantique l'égalité des chances, comme point de départ d'une saine compétition sociale.
Monsieur Piketty est obsédé par les inégalités. Mais, la justice sociale, véritable incantation qui justifie les pires mesures, il faut en parler.
Le sens d’une politique sociale juste n’est certainement pas de supprimer, voire réduire, les inégalités qui sont le moteur de toute créativité et toute efficience économique, mais d’éliminer la pauvreté, c’est à dire ne laisser personne sur le bord du chemin.
Une société équitable réserve son dû à chacun selon ses mérites et ses efforts. Un Etat totalitaire promet faussement de fournir chacun selon ses besoins, en échange de ses plus élémentaires libertés. La société uniformisée ne peut être obtenue que par la contrainte, et conduit à un individu stéréotypé, contrôlé, soumis... tel que les auteurs de science-fiction l’ont prédit, en imaginant l’Enfer qui nous attend.
De fait, sous prétexte de lutter contre les inégalités, ce que recherchent, sans le dire, les économistes gauchistes tels que Piketty qui savent très bien où conduit leur crédo égalitaire, c’est l'égalité par le bas. Et pour l'atteindre rien de plus efficace que de brider toute initiative, faire obstacle à tout progrès. En cela, ils rejoignent les idéologues de la décroissance.
Il est, certes, souhaitable d’introduire des paramètres qualitatifs dans ce que l’on nomme le Produit National Brut, mais c’est un abus que de considérer que le moins sera le mieux. Dans la décroissance, ce sont toujours les moins robustes qui trinquent, alors que dans la croissance, ils gagnent moins, mais leur sort s’améliore. Une politique sociale juste demande certainement d’augmenter les richesses et non de les restreindre.
Edgar Faure disait volontiers qu’il faut faire le gâteau avant de le partager. Les Piketty et consorts décrètent que la pâtisserie peut se garnir sans pâtissier, ni mitrons, mais leur arrière pensée est de nous faire passer le goût du pain.
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