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La perspective de la disparition

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 24 févr. 2023
  • 3 min de lecture



Le discours de Poutine du 21 février 2023 est dérangeant. Il ne l’est pas en ce qu’il prétend que la Russie a été contrainte à la guerre par un Occident agressif et malveillant, et que par conséquent elle serait dans son bon droit de se défendre. Dans cela rien de nouveau dans le récit paranoïaque du maitre du Kremlin. On note, cependant qu’il ne parle plus d’une simple opération de police pour chasser les Nazis d’Ukraine, mais d’une confrontation avec l’Ouest.


La menace nucléaire qu’il agite comme une marotte pour asséner que « la Russie ne peut pas perdre » n’est ni nouvelle, ni vraiment inquiétante. En effet, cette évocation est surtout destinée à rassurer la population russe qui aurait bien des raisons de douter de l’issue d’une guerre dont il est interdit de dire le nom.


Rien de cela n’a de quoi émouvoir. Il en va autrement de l’argumentation du Président russe qui évoque la décadence de l’Occident. Sur ce plan, à la différence de tous les autres, il faut reconnaître qu’il n’a pas complétement tort.


Les démocraties ont, depuis la Première guerre mondiale, entrepris un mouvement salutaire et juste de libération de la femmes, puis d’égalisation avec les hommes. La fin proclamée du patriarcat millénaire et tyrannique a cependant donné lieu à une décomposition des sociétés occidentales.


La gestion de l’Histoire par les hommes et plus particulièrement l’homme blanc occidental a été mise en accusation. Les guerres, dit-on, n’auraient pas été faites par les femmes, elles sont à mettre au débit des hommes. Sur le plan privé, les abus des hommes ne se limitent pas aux femmes, ils touchent aussi les enfants. Le viol et l’inceste, ce sont les hommes. Encore les hommes !


Tombé de son piédestal, l’homme blanc est piétiné par une nouvelle idéologie.


On va jusqu’à le rendre responsable du racisme, reproche auquel échappent les autres mâles, les non-blancs, qui pourtant sont loin d’avoir renoncé au patriarcat. La machine qui est à l’œuvre pour le broyer va jusqu’à nier les différences biologiques entre les sexes que désormais il faut appeler genres.


Pour parvenir à ses fins, le mouvement de « libération » a entrepris de pulvériser la cellule de base de la société patriarcale. La famille a explosé, et a été recomposée, mais seulement pour la forme. La liberté individuelle invoquée pour justifier ce « progrès » était d’abord celle de la femme, bien que très vite ce sont les hommes qui se sont emparés du divorce à leur profit, pour échapper aux contraintes de l’entretien de la famille, et mieux satisfaire leurs appétits.


Poursuivant dans son inconséquence, et sous prétexte de recherche scientifique, donc la plus sacrée des quêtes, l’homme a construit les conditions de la disparition du mâle, remplacé par des pipettes et éprouvettes.


Oui, ce panorama, qui n’est que factuel, a de quoi donner raison à Poutine.


Ainsi l’Occident, qui est sur cette voie, à rebours du reste du monde, est exposé au plus grand des dangers. C’est de l’intérieur que les démocraties sont menacées. L’homme, comme le poisson, pourrissant par la tête, ce sont les élites intellectuelles qui en sapent les fondations.


Le risque de paraître « macho » est suffisant pour faire taire tous ceux qui auraient l’impudence de prendre la défense de la famille, de la complémentarité entre les hommes et les femmes, des vertus qui leurs sont propres.


Sur l’égalité des droits, qui est à conquérir de par le monde, il n’est pas question de transiger. Mais plier le genou face aux revanchardes et déconstructrices, c’est une veulerie de la part de ces mâles qui préfèrent s’auto-castrer plutôt que de paraître ne pas faire partie de l’avant-garde.


Ils se croient éclaireurs du futur, ils ne sont que les fossoyeurs de l’avenir.


Nos têtes pensantes, dont la mission est de baliser le chemin d’évolution de la civilisation occidentale, trahissent leur mission, car la seule perspective qu’ils dessinent est celle de sa disparition.


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