La queue du loup
- André Touboul
- il y a 2 heures
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Ils hurlent à la dictature de Trump quand le Président américain coupe les subventions et avantages fiscaux aux Universités berceaux de l’idéologie woke, celle des vigilants, qui ont promu la dictature des minorités, la discrimination dite positive, et autres revanches supposées répondre à l’oppression millénaire des mâles blancs. Ces beaux esprits ne disaient rien quand ces Universités déclaraient qu’appeler au génocide des Juifs par haine d’Israël pouvait être admis et « dépendait du contexte ». Les mêmes ne protestaient pas quand les activistes interdisaient de parole des intervenants qui ne leur plaisaient pas. Cela se passait ainsi aux Etats-Unis, et cela est encore le cas en France. Les leçons de liberté d’expression de JD Vance à l’Europe ne sont pas toujours injustifiées.
Trump priverait les Américains de trésors d’intelligence. Pathétique, Emmanuel Macron invite les intellectuels américains à rejoindre la France. Il est en effet désolant que notre Président feigne de croire que les chercheurs US vont déferler sur l’hexagone alors que le manque de crédit, ici, a depuis des décennies poussé nos plus brillants scientifiques à aller travailler outre-Atlantique. « Faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou » chantait Jacques Brel.
Le poisson pourrit par la tête, ce proverbe chinois, exprime bien ce qui était à l’œuvre aux Etats-Unis et qui par habitude imitative gagnait l’Europe. Harvard, Colombia et autres temples du savoir s’étaient réfugiés dans un racialisme imbécile et toxique, car il portait en lui le germe d’une guerre civile. Par son coup de semonce, Donald Trump les rappelle à l’ordre. Elles ne faisaient plus de sciences sociales, mais de la politique, hors de tout cadre démocratique. Elles piétinaient les valeurs universelles dont elles auraient dû être les gardiennes.
En exigeant que l’égalité soit la même pour tous, Trump ne fait qu’éviter un affrontement généralisé que l’on disait inévitable entre deux Amériques. En vérité, les Démocrates qui ne savaient pas gérer les débordements activistes des wokes, sont soulagés. Certes, le trumpisme ressemble plus à un retour de manivelle qu’à un rééquilibrage. Mais l’Amérique est le continent de tous les excès, et ses habitants trouvent toujours leur juste chemin dans les voies difficiles. Ad augusta per angusta, vers les sommets, par les chemins étroits, cette maxime latine forgée par Victor Hugo, sied plus aux pionniers d’Amérique, qu’à bien des Européens si prompt à crier « au loup ! », avant d’en voir la queue.
Un sauveur des vraies valeurs du monde libre, Trump ? Que nenni ! Ce serait oublier qu’il vient de rejoindre le clan des « prédateurs ». Il y fait figure d’amateur. Lorgnant sur le Canada et le Groenland, il n’aura sans doute pas le temps de s’en emparer ; les Etats-Unis sont et restent une démocratie où les mandats sont à durée déterminée et brève. En revanche, il aura vite abandonné l’Ukraine au vrai dictateur professionnel qu’est Poutine, et n’aura même pas à laisser tomber Taïwan ; cette île instruite par l’exemple ukrainien, préférera négocier directement, en douceur et sans tarder son annexion par Pékin. Le slogan MAGA va vite devenir pour le monde entier Make America Go Away. Ceux qui croient que Trump profitera d’une guerre mondiale pour se maintenir au pouvoir peuvent être rassurés, s’il ne tient qu’à lui, le partage de la planète est déjà fait.
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