La somme de toutes nos lâchetés
- André Touboul
- 24 oct. 2020
- 4 min de lecture

Un professeur décapité. C’est la République que l’on assassine. Cet acte fait suite à de multiples attentats du terrorisme islamiste. Mais c’est le crime de trop. Il marque un point de non retour entre l’islamisme et la France.
La décapitation sur le sol de France est une barbarie qui frappe les esprits et les marquera pour longtemps. Elle est destinée à faire peur, elle inspire l’horreur pour une croyance qui justifie de tels actes.
Samuel Huntington, que l’on a beaucoup moqué et vilipendé, avait raison. On assiste au choc des civilisations, qui sont, comme il l’avait analysé, sous-tendues par une religion dominante. Dans l’Occident la religion s’affaiblit, alors que celle du Moyen Orient devient dominatrice. Deux civilisations incompatibles... si l’on peut parler de civilisation s’agissant d’une société théocratique. On opposera en vain les dissensions et même les guerres entre Chiites et Sunnites, elles ne font que confirmer que l’Islam traverse une phase de sauvagerie. Elles ne le rendent pas plus acceptable.
Nous voilà rendus au delà de la liberté de croire, très en deçà de la respectabilité de toute religion, car la religion qui autorise la sauvagerie n’est pas humaine.
On est prêt à croire que les musulmans sont pacifiques dans leur immense majorité, mais l’on manque de repaires qu’eux seuls peuvent fournir. Or pour l’heure on perçoit sont surtout des revendications, des signes agressifs.
Il ne sert à rien de prôner le “pas d’amalgame”, si les intéressés eux-mêmes n’émettent que des signaux qui les rapprochent des croyances des sanguinaires.
Les musulmans de France sont en danger. Le temps de dire qu’ils n’ont pas à se justifier est révolu. Cela ne va plus sans dire.
On attend avec impatience que les Français musulmans s’insurgent par un : Not in my name.
S’ils ne le font pas, la rupture totale sera de leur fait.
Ils leur appartient désormais aussi de faire la police dans leurs mosquées. A défaut ce sera la guerre civile. Et inévitablement, car le pouvoir démocratique est incapable de répondre à ce type de situation séparatiste sans renier ses propres valeurs, et se trouve dans l’impossibilité de conjurer le passage à un régime populiste qui applique sans nuance les exigences de la majorité silencieuse. Un silence qui au demeurant ressemble de plus en plus à celui qui précède la tempête.
Il reste néanmoins une dernière chance, une dernière sortie sur l’autoroute de la discorde. Mais il ne faut plus tergiverser. Si l’on ne réagit pas très vite, on n’entendra plus que les voix de ceux qui prédisent le « grand remplacement », avec les réactions violentes que l’on peut prévoir.
Ce qu’il faut faire est simple. Le temps des paroles raisonnables est passé.
Aux actions, il faut répondre par des actes. Toute manifestation d’une religion hostile à la République et ses valeurs doit être prohibée dans l’espace public, il ne doit lui être accordée aucune concession. Ni voile, ni menu particulier, ni séparation des sexes, tous ces signes qui pouvaient paraître anodins dans une société apaisée, sont désormais, qu’on le veuille ou non, des agressions. Les pèches qui ne sont pas conformes à la tolérance doivent être interdits.
Dans les synagogues, on prie pour la France :
“Éternel...Regarde avec bienveillance depuis Ta demeure sainte, notre pays, la République française et bénis le peuple français. Amen.
Que la France vive heureuse et prospère. Qu'elle soit forte et grande par l'union et la concorde. Amen.
Que les rayons de Ta lumière éclairent ceux qui président aux destinées de l’État et font régner l’ordre et la justice. Amen.
Que la France jouisse d’une paix durable et conserve son rang glorieux au milieu des nations. Amen.” Et l’on ajoute “ Que l'Eternel accorde sa protection et sa bénédiction à nos forces de l'ordre et à nos soldats qui s'engagent, dans notre pays et partout dans le monde, pour défendre la France et ses valeurs. Les forces morales, le courage et la ténacité qui les animent sont notre honneur”.
Les mosquées ne font pas de même, loin de là. On y revendique plus que l’on appelle les bénédictions. L’Etat, gardien de la sûreté de la Nation ne peut plus l’accepter. L’indignation ne suffit plus. Le moment est venu de la tolérance zéro. Il faut être lucides. Cette décapitation nous est aussi imputable, elle est la somme de toutes nos lâchetés.
Lâcheté de ceux qui négocient la paix civile et abdiquent l’essentiel de leur dignité en refusant de voir le danger qui s’installe.
Lâcheté plus sournoise du pas de vagues, pas de scandale.
Nous n’avons pas le courage d’affronter les accusations de racisme, bien qu’elles soient infondées.
Lâcheté du racolage électoral le plus cynique d’une gauche en chute libre, et se revêt de pseudos principes du vivre ensemble pour se donner conscience nette.
Lâcheté de refuser de voir l’islamisme pour ce qu’il est, comme quand une cellule de soutien psychologique est organisée par le Maire de Conflans, comme s’il s’agissait d’un accident de la route ou d’une catastrophe naturelle. Mais une cellule pour dire quoi ?
Lâchetés odieuses des manifestations contre l’islamophobie, et des prêches fielleux de l’ignoble Plenel et consorts qui rêvent d’abattre la République et sont, sinon complices, en tout cas des chercheurs d’excuses pour les assassins.
Lâcheté de refuser de voir que signifiait de haine contre notre société le fait que de jeunes Français partaient “faire le djihâd”, et prêtent allégeance au Califat.
Lâcheté encore, parmi tant d’autres, de préférer envoyer des soldats se faire tuer en Afrique pour une illusoire protection alors que le véritable combat se déroule dans nos murs.
La honte, enfin, de n’avoir rien fait, et sans cesse reculé depuis la tuerie de Charlie Hebdo.
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