Le clan du chaos
- André Touboul
- 29 oct. 2023
- 5 min de lecture

Les philosophes appellent « chaos » l’état primitif de béance du néant qui précède la lumière. Le chaos n’est pas seulement le désordre, c’est le rien vertigineux qui nie toute vérité, qui rend le monde incompréhensible, interdit tout progrès, et bien entendu toute humanité.
La marque du chaos est le mal absolu, celui qui compte pour négligeable la vie humaine, mais pas seulement. C’est aussi celui qui considère et traite ses semblables comme des choses.
Après le 20ème siècle, la chute d’Hitler, la mort de Staline, on pouvait espérer que cette catégorie de personnages était derrière nous. Hélas, ils sont de retour.
Vladimir Poutine envoie ses soldats au hachoir à viande pour conquérir quelques centimètres carrés où il n’est pas le bienvenu, alors qu’il règne sur l’Etat le plus vaste de la planète.
Les chefs du Hamas rejoignant les délirants du Djihâd poussés par les Mollahs iraniens qui décapitent les nourrissons et éventrent les femmes enceintes, font renaître les pogroms pour exterminer tous les Juifs.
Les Mélenchon qui justifient ces atrocités ne valent pas mieux. Ils rejoignent le clan du chaos qui est bien le leur, car leur but est de mettre à bas l’ordre Républicain. A la faveur du chaos, ils disent espérer établir un ordre nouveau à leur main. Mais ils savent bien qu’ils ne font que tirer les marrons du feu pour d’autres extrémistes tout aussi mal intentionnés.
On doit déplorer la souffrance des populations civiles dans les conflits armés, mais c’est être dupes du clan du chaos que de ne pas faire la différence entre ceux qui délibérément, comme les Russes et le Hamas, ciblent les civils, s’en font des boucliers, et ceux qui pour lutter contre ces criminels commettent des dommages dits collatéraux, malgré leurs efforts pour les éviter.
La guerre chirurgicale est une fable. La guerre est sale. Il ne faut la faire qu’en dernier ressort, contraint et forcé, et sans oublier que l’on a affaire à des humains. Mais quand on fait la guerre aux criminels, le pire des services que l’on peut rendre à l’humanité, c’est de la perdre par manque de détermination.
La mollesse des nations occidentales fait surgir une étrange théorie d’Etats non démocratiques ou illibéraux qui voudraient s’émanciper d’un Occident despotique. Mais où est la tyrannie occidentale ? Dans sa culture démocratique, ses valeurs humanistes ? Non, l’insupportable arrogance de l’Occident est dans sa réussite matérielle, et sa croyance dans le progrès moral.
Le prétendu nouvel ordre international que prônent Poutine, son allié Xi et quelques autres, est, en fait, plus grave qu’un retour à la loi de la jungle, c’est une plongée dans le chaos.
Les tenants du chaos ont un langage, celui de la convergence des luttes contre ce qu’ils appellent l’Occident. On retrouve, pêle-mêle, les féministes, les racialistes, les pro-Russes, les Islamo-gauchistes,
Les ultra-féministes incriminent le patriarcat qu’ ielles (oui, ielles !) dont illes exécrent la méchante civilisation blanche, sans égard pour le fait que l’égalité des sexes est un progrès occidental, non partagé par les régimes théocratiques de l’Islam ou même simplement autoritaires.
Les racialistes sont trop occupés à haïr le blanc européen pour se souvenir du fait que la traite négrière fut en Afrique le fait des Arabes.
Les admirateurs de Poutine oublient qu’il est le destructeur de l’état de droit international. Les pro-Islamistes, enfin, occultent le sort de la femme dans le monde Musulman.
La seule convergence objective est celle de la haine, qui comme toujours se cristallise sur celle des Juifs. Depuis toujours, faciles à pointer du doigt, à frapper et à tuer. L’Etat d’Israël est honni par ces gens-là. Il représente ceux qui rendent les coups. Grâce à lui, il n’est plus sans risque de s’en prendre aux Juifs. Les tueurs des athlètes israéliens de Munich ont tous été poursuivis et exécutés, un par un. Adolf Eichman a été jugé en Israël. Les massacreurs du Hamas subiront le sort qu’ils méritent. Il y va de la survie du peuple juif, mais aussi de celle de toute civilisation.
En France, il y aura un après 7 octobre 2023. Bien entendu, les partisans du chaos font entendre leur voix. La « cause palestinienne » leur sert de prétexte. Ils ne se mobilisent jamais pour les Ouïgours, ni pour les Arméniens, il n’y a dans ces peuples martyrs aucun Juif à désigner. Mais ce qui est aujourd’hui essentiel, c’est que les modérés, ceux qui plaidaient la coexistence avec l’Islam politique, ceux qui comme Alain Juppé appelaient à « l’identité heureuse », se posent désormais ouvertement la question de la compatibilité entre l’Islam et la France.
Bien entendu, on ne peut oublier qu’il existe un Islam de paix, porteur de valeurs humaines, mais ce n’est pas celui qui parle aujourd’hui, et même s’il est majoritaire, il reste désespérément muet, à de rares exceptions près, face à la version barbare qui prévaut.
Choisis ton camp camarade !
L’équilibre mène à tout, à condition d’en sortir.
L’uniforme de l’ennemi, le cri des tueurs, ceux qui s’en réclament ne peuvent se plaindre ni de l’amalgame, ni de la stigmatisation.
Par leur silence, seulement rompu par quelques grands intellectuels, les Musulmans de France creusent un fossé entre eux et la nation française. Cette séparation, les autres Français ne la souhaitent pas. Mais elle s’impose à eux, car c’est une idéologie théocratique que l’Islam de conquête manifeste. La France a cher payé son émancipation des pouvoirs religieux, ce n’est pas pour retomber dans leurs mains par une religion qui de surcroît n’est pas la sienne.
La religion catholique a accepté sa place dans la République, et la République lui a consenti une valeur de tradition historique. Elle est chère aux français, malgré les errements d’un clergé mal encadré. Plus qu’un folklore, elle rythme la vie sociale, et remplit les imaginaires artistiques. Ce rôle éminemment culturel n’est pas près d’être remplacé par les coutumes importées ni par les rappeurs qui sont à la musique ce que le massacre est à la tronçonneuse.
Dans la République, bonne fille, toutes les traditions ont une place, à la condition d’être sincères, de ne pas sortir de ce rôle, et de ne pas être un prétexte à d’autres visées plus politiques.
Plus les activistes islamiques s’enfoncent dans l’outrance et certains dans l’horreur et l’atrocité, plus il est urgent pour les Musulmans de France de s’en désolidariser.
Il est triste de constater que l’immense majorité de ceux-ci ne réagissent pas quand le cri « Allah Akbar », dénaturé devient l’équivalent du « Heil Hitler ». Son silence est assourdissant. Pourtant nul ne peut se substituer à ces Français qui aiment la France, et ses valeurs, s’ils ne le disent pas eux-mêmes.
Le temps où certains Musulmans objectaient qu’ils n’avaient pas à se justifier est révolu. Aujourd’hui, ceux qui ne se différencient pas clairement du terrorisme, lui sont amalgamés. Telle est la réelle victoire des assassins… ce n’est pas la terreur qu’ils inspirent, mais la haine mutuelle qu’ils instillent dans le corps social.
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