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Le Loup, le Lion et le Baudet

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 26 juin 2023
  • 2 min de lecture















Sans doute Jean de La Fontaine en eut fait une fable.


Certain jour, un vrai loup, vassal du Lion, mécontent de son sort ruminait sa colère. Enhardi du soutien de quelques méchants sbires eux aussi mal lunés, il s’avisa soudain d‘entrer rentrer en rebellion.


Il voulut sans tarder tourner ses larges crocs sur les basques de son haut suzerain, ce roi des animaux craint de toute la Terre que l’on nomme Lion. L’émoi en fut majeur, la contrée en stupeur, craignait l’échauffourée. De hauts courtisans matois s’avisèrent en secret d’aller mander un âne qui dans le voisinage prospérait benoîtement à l’abri du royaume.


Sire Baudet qui n’adorait rien plus que se sentir utile, se bouffit d’importance. il fut vite convaincu d’offrir ses bons offices. Le béret à la main, comme à l’accoutumée des fourbes potentats, il s’adressa au Lion, monarque furibard, rugissant de courroux autant que d’inquiétude, car il savait le Loup de grandes dents pourvu.


Le Baudet proposa d’aller quérir le Loup pour lui mander merci et obtenir de lui qu’il renonce à la guerre. Perclus de rhumatismes, bien que fort de sa cour, le Lion y consentit pourvu que l’ambassade fasse se retirer le féroce animal. C’est ainsi que le Loup, féroce aux crocs d’acier et la lèvre baveuse, entendit le Baudet en cabinet privé.


- A faire couler le sang, je consent renoncer, mais où dans quel pays pourrais-je être à l’abri, pour me garder moi-même et toute ma famille de la vengeance du Lion qu’on sait vindicatif ? Objecta le grand loup, pendard, mais pas benêt.


Le Baudet conciliant, autant qu’il est possible, garantit au mutin un asile véritable en sa propre demeure, il pourrait résider.


Convaincu d’évidence par de telles obligeances, et le pardon du roi, le Loup leva le camp, pour s’en aller gîter dans la maison voisine où vivait le Baudet.


Il y vint derechef, avec tous ses enfants, ses louves et le suivit le reste de sa meute. Le Lion soulagé, en mille compliments, honora le Baudet qui s’en sentit comblé.


On pourrait dire ici que la fable s’arrête, et vanter les vertus des souples diplomates.


Ce serait mal connaître, l’avidité des loups. Dans les champs du Baudet le Loup se fit une antre. Accusant promptement l’asinien de traîtrise, il le jeta aux fers avant de le manger. La morale de la fable est quand on est baudet, on est toujours navré d’aller s’interposer entre deux carnassiers.


L’avenir nous dira, si le Lion vieillissant, le Loup ragaillardi, maitre de son logis, et de toute une contrée qu’il ravit au Baudet, voudra s’en contenter. L’Histoire nous apprend que les filous madrés n’en ont jamais assez, donnez leur un pays, ils vous prendront le vôtre.



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