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Le modèle social français, vu par Xénophon

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 10 janv. 2021
  • 2 min de lecture



On peut lire, dans le Banquet de Xénophon, la description d’une république où le peuple a abusé de l’égalité. Chaque convive s’exprime tour à tour : « Je suis content de moi, dit Chamides, à cause de ma pauvreté. Quand j’étais riche, j’étais obligé de faire ma cour aux calomniateurs, sachant bien que j’étais plus en état de recevoir du mal d’eux que de leur en faire : la république me demandait toujours quelque nouvelle somme : je ne pouvais m’absenter. Depuis que je suis pauvre, j’ai acquis de l’autorité : personne ne me menace, je menace les autres : je puis m’en aller, ou rester. Déjà les riches se lèvent de leurs places, et me cèdent le pas. Je suis un roi, j’étais esclave : je payais un tribut à la république, aujourd’hui elle me nourrit : je ne crains plus de perdre, j’espère d’acquérir ».


Ces propos ont une résonance actuelle, elles sont de valeur permanente, car le texte qui précède est cité par Montesquieu dans ses "Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains".


Cet énoncé d’une mentalité revendicatrice de droits et oublieuse des devoirs, évoque la dérive moderne de l’Etat providence qui infantilise les citoyens, et dévalorise l’effort. Une bonne image du modèle social français.


Quand l’égalité se fait par le bas, elle rend impossible tout progrès. Un peuple adulte doit pouvoir se prendre en charge, quitte à recourir à l’Etat pour aider les plus faibles. L‘universalisation des aides publiques est un poison. Elle provoque, non seulement l’inefficacité, mais surtout l’irresponsabilité.  »L’Etat y pourvoira », devient un réflexe du citoyen. Mineur en esprit, le peuple qui attend la becquée, devient vite un despote en politique. Enfant capricieux, allant vers les prometteurs les plus démagogues.

Ainsi un politique, et pas des moindres, a pu déclarer sans rougir de honte que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».

Quand un candidat fait des promesses au nom de l’Etat en disant que « cela ne coûte rien, puisque c’est l’Etat qui paye », le contribuable devrait le huer. Le peuple tout entier devrait le faire, car contrairement à ce que l’on dit trop souvent, l’impôt concerne tout le monde, même ceux qui ne se rendent pas compte qu’ils en payent sous forme de taxes à la consommation. Quand on entend promettre de l’argent public, l’on ne doit jamais perdre de vue qu‘il est plus facile de tondre les pauvres que les riches, car ils sont plus nombreux, et parlent moins fort.


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