Le moment semble venu

Pour peu que les militants LR le confirment samedi, le leadership de Valérie Pécresse sur la droite de gouvernement produira un événement que certains attendaient, le considérant comme heureux, et que d'autres redoutaient.

.Arrivée à une encolure d'Eric Ciotti, tout ébahi d'être premier, et à peine surpris de n'avoir aucun ralliement subséquent, la Présidente de la plus importante région de France peut entrevoir un chemin pour la candidature, et via le second tour des présidentielles , loin d'être exclu, un passage vers l'Elysée.

Certes les sondages nationaux publiés à ce jour la situent en quatrième position. Mais qui peut encore croire en cette marchandise frelatée que vendent des instituts constamment dans l'erreur. La donne a changé. Dédormais la feuille de match se précise. L'électorat y voit plus clair.

Dans le comparatif qui va s'instaurer, Mme Pécresse a des atouts, que dès les résultats du premier tour rendus publics, elle a posés sur la table.

"Oser". Le mot fut prononcé par elle. De l’audace, il en faut pour le parti de la droite qui en France n’a jamais eu de femme pour leader. La droite anglaise a eu Thatcher, l’allemande Merkel. La France conservatrice n’avait jamais sauté le pas. En prononçant simplement le terme "oser" à l'adresse des militants, mais pas seulement eux, Valérie Pécresse souligne avec élégance le fait que le moment peut être venu... certains diront, enfin. En tout cas, une grande majorité de Français sera d'accord pour mettre fin à la loi salique qui, selon la version officielle des rois de France opportunément interprétée pour refuser un monarque anglais, interdirait la transmission du pouvoir par les femmes. A cet égard, son manque de différenciation avec Macron est un handicap surtout pour lui.

"Cheffer". Clin d'œil à Chirac, elle revendique le néologisme, et aussi le fait. On a trop longtemps souligné, pour le déplorer ou s’en réjouir, l’absence de leader à droite pour ne pas admettre que le ralliement unanime et spontané des candidats non qualifiés derrière Mme Pécresse est un changement majeur.

Seul Sarkozy reste coi jusqu’ici. On peut penser que, très mazouté par ses condamnations et affaires en cours, il rend service à la future championne de sa famille politique. Aujourd’hui la présidente de la Région Ile-de-France serait plutôt embarrassée d’un tel parrainage. Caresse de chat donne des puces, dit la sagesse populaire. Valérie Pécresse n'a aucun intérêt à fréquenter si peu que ce soit le monde interlope des "affaires". En effet, si les petits cochons de Médiapart et du PFN ne la mangent pas, tous les espoirs lui sont permis. Elle, Présidente, ce ne serait pas une aventure, à la différence de Marine Le Pen. Le danger populiste n’existe pas avec elle, et autre avantage sur la candidate RN, elle est suffisamment compétente et munie d’expérience ministérielle pour railler l’amateurisme du macronisme érigée en système. Ce boomerang lancé en 2017 pour liquider les politicards professionnels de l'ancien monde revient sur la tête du Président sortant en 2022.

"Agir". La presque candidate a aussi usé de ce verbe. Il est cruel pour Emmanuel Macron qui a beaucoup parlé et peu fait. Certains remarquent aussi, non sans raison, qu’il a dit tout et son contraire et croyant satisfaire chacun, il déplait à tout le monde.

Sauf faute de carre qui la ferait dévisser vers le centre mou, Valérie Pécresse est une alternative crédible à Macron qui malgré ses inflexions à droite restera ce qu’il est, c'est-à-dire un centriste. Il n’est pas surprenant à cet égard d’entendre la candidate scander « je suis de droite » avec la même insistance et fierté que celles avec lesquelles, il n'y a pas si longtemps, l’on se proclamait : « de gauche », comme un passeport brandi pour garantir sa qualité morale.

Madame Marianne La France, attend un enfant de sa liaison avec Monsieur Suffrage Universel, il est devenu pour la première fois possible que ce soit une fille. On dira ce que l'on voudra, mais ce n'est pas rien. Alors surtout que si elle gagne la candidate Pécresse le fera à la régulière. Cela changera un peu.

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