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Le Monde, vieille dame indigne de la presse française

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 janv. 2021
  • 4 min de lecture




Il y avait les caricatures de Mahomet, dans Charlie, martyr de la liberté d'expression, il y a désormais celle du journal Le Monde, qui s'est autocensuré.


L’humour, cette politesse du désespoir, mais qui permet de rester confiant dans la nature humaine quand tout semble compromis, l'humour a été trahi. Cette lueur dans l’œil qui regarde les pires noirceurs de l’âme, et persiste à s'adresser à l'intelligence humaine, il faudrait, pour plaire à la Rédaction du journal Le Monde désormais l’éteindre.


Le Monde, qui se prétend une institution respectable , est comme bien des médias sous influence des activistes des réseaux sociaux. Il a franchi le pas, il leur est désormais totalement soumis. Il leur a fait allégeance, comme le font les Djihadistes à Daesh, en censurant son propre humoriste. Il a supprimé après l'avoir publié un dessin de Xavier Gorce, comme si ses pingouins malins étaient encore plus explosifs que le Prophète. Toujours pertinents, jamais vulgaires, plus humains que nature, ces habitants de la banquise ne méritaient pas ce traitement inique. A la trappe, les sales bêtes ! Et comble de la servilité Le Monde s'est fendu de plates excuses aussi mal venues que mal placées. Pas question de choquer les sensibilités, celles des victimes, celles des croyants, celles des minorités supposées opprimées qui souvent se discriminent et se plaignent de l’être.


Gorce qui claque la porte et Plantu prend sa retraite, l'intelligence qui quitte le journal mérite un coup de chapeau.


Passe encore que les commissaires de la vertu régentent les opinions exprimées dans des articles ; leur ligne éditoriale est, après tout, leur choix souverain. Mais censurer l’humour qui par définition est destiné à ouvrir plus de portes qu’à en fermer, à bousculer les certitudes, à frictionner les idées, est la preuve d'un esprit engoncé, et peut-être aussi le signe d'une mauvaise conscience.

De fait, le dessin en question ne moque aucune victime, mais la notion très vague qu’est devenue la famille dans une société décomposée. Cependant, il est des pratiques sociales qui semblent sacrées, tant il est prohibé de les regarder d’un œil amusé. Le Monde se comporte en chien de garde d'un progressisme rétrograde, qui appelle une avancée tout ce qui sape les fondations de la société, comme, par exemple, la famille distendue, devenue "Familia grande", nécessairement exemplaire.

Selon cette "woke" ou "cancel" culture, que l’on peut traduire par culture de l’excommunication, il est interdit de contredire, même de nuancer les thèmes qu’elle défend, qui sans ses excès seraient respectables. L’impérialisme de la pensée correcte est sans faille. La doxa prétend défendre toutes les minorités, mais, en fait, elle a ses têtes. Méritent ses faveurs, celles qui braillent le plus fort.


On assiste à un retour à la dictature honnie de la morale bourgeoise. Certes, inversée, avec d’autres crédos, mais tout aussi fermée, intransigeante et violente sur ses dictats moraux.

Quand au Monde, ce journal officiel des étudiants de Sciences Po du siècle dernier, ce n’est qu’une nouvelle étape dans une descente aux enfers. Habitué à distribuer les bons et mauvais points, cet organe de presse veut faire oublier qu'il a servi de porte voix à la pétition pédophile scélérate de Matzneff en 1977, signée par Jack Lang, Bernard Kouchner... avec d’autre potentats de la suffisance. Ce n’était pas un simple faux-pas. En soutien aux pédophiles dans une affaire judiciaire, Le Monde, en 1976, avait déjà publié : « Une relation d'amour entre un adulte et un enfant peut être pour celui-ci extrêmement féconde, et la source d'une plénitude de vie ». Olivier Duhamel ne dirait pas mieux.


Il est inacceptable de prétendre que la société française était alors convaincue de cette aberration. Seuls certains esprits dérangés d'une soi-disant libération sexuelle qui n'alla jamais jusqu'à justifier le viol, ont défendu cette déviance morale. Car la relation exercée par personne détenant l'autorité est bien un viol. Le consentement étant vicié, s'il n'est ni libre, ni éclairé. Le viol de mineur est aujourd'hui un crime, il l'a toujours été.

Le Monde ne s’excuse même pas de sa prise de position pro-pédophile, et ne remet pas une seconde en cause l’admiration béate qu’il voue à cet arbitre de l’élégance que se veut Lang, et à Kouchner, ce French doctor, autre pilier de la Mitterrandie. Ces éminences, donneuses de leçons, l'un arbitre du bon goût, et l'autre de la bonne conscience droit-de-l'hommiste, restent intouchables aux yeux de ce quotidien. Un grand écart que seuls les médias détenteurs du politiquement correcte estiment pouvoir s’autoriser.


Sous Beuve-Méry, Le Monde se voulait un directeur de conscience, il est devenu la vieille dame indigne de la Presse française. Ses fautes morales et contre l'esprit auraient mérité un mea culpa sur trois colonnes. Au lieu de cela, ce monument déchu de la presse française a préféré ajouter la vilénie du censeur à la veulerie du complice des zélateurs du crime.


Quand on constate l'onde de choc des démissions en cascade au Siècle, association que les Français découvrent, qui jouait dans l'ombre un rôle d'éminence régulatrice de l'élite d'Etat, et cette débandade qui fait trembler Sciences Po sur ses bases, on se dit que Le Monde aurait été bien inspiré d'éviter de se mettre en vedette, car c'est tout le gratin de son panthéon qui passe à la trappe, sans un mot.



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