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Le méga-procès est une méga-erreur

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 13 sept. 2021
  • 3 min de lecture

Ils ont choisi un théâtre pour la mise en scène de leur carnage, quelques uns des massacreurs sont morts, neutralisés pour employer la formule consacrée. Mais c'était dans leur scénario. C'est une autre scène médiatique qui leur est offerte au cœur de Paris. Ces jours-ci a commencé un méga-procès pour la tuerie du Bataclan et du Stade de France du 13 novembre 2015. La durée annoncée de 9 mois est le gage d’une fatigue de l’opinion qui par nature vit dans l’instantané où un clou chasse l’autre. Elle est l’image caricaturale de la lenteur de la machine judiciaire.


Ce procès sera inévitablement une tribune et la starisation du seul parmi les tueurs resté vivant, un pseudo-héros qui allait au combat contre des civils désarmés, et trop lâche pour aller au bout de son engagement du sacrifice de sa vie. Dès le premier jour, ce personnage falot a prétendu donner urbi et orbi des leçons d’orthodoxie religieuse. De tels individus salissent deux fois le nom divin qu’ils invoquent, d’abord quand ils tuent en son nom, ensuite en s'en prétendant les interprètes.


L’homme se plaint d’être traité comme un chien, encore un abus de langage. Les chiens, pour la plupart, sont des types bien et quand ils deviennent mordeurs on les abat, ce qu’il ne risque pas, disons-le, à bon escient cette fois : Dieu merci.


Le souffrance des victimes dans leur chair et leur âme ne sera que ravivée par ce jour sans fin qui des mois durant leur interdira de penser à autre chose.


La démocratie ne gagnera rien à un procès qui ne porte pas sur le fond qu'est la déclaration de guerre des Islamistes fanatiques à la France. Ce sera encore une nouvelle dérobade, encore une défaite, cette fois morale.


Ce débat aura lieu néanmoins , il se télescopera avec la campagne présidentielle, il se produira dans le pays, et il faudra chaque jour répéter qu’il ne faut pas stigmatiser ni amalgamer. Cet exercice ne sera pas aisé pour le pouvoir et Emmanuel Macron aura du mal à naviguer entre une gauche pro-islamiste par principe puisqu'elle y trouve son nouveau prolétariat et une opinion frustrée de n’avoir aucune mise en évidence des responsabilités. De celles de l'étranger qui a armé les bras et les esprits des tueurs, et de celles de nos politiques qui par veulerie n'ont jamais voulu désigner l'ennemi par peur de se voir taxer d'islamophobie.


Le procès de Charlie Hebdo s’est, on s'en souvient, transformé en un débat sur les caricatures de Mahomet avec les conséquences que l’on sait, dont l’assassinat de Samuel Paty.


Il n’y a pas eu de procès du 11 septembre 2001. La démocratie américaine n’en a pas souffert. Ben Laden n’a été condamné à mort par aucun tribunal, il fut néanmoins poursuivi et exécuté par l’exécutif, un flagrant délit qui s’est prolongé sans qu’il soit besoin de jugement. Telles sont les lois de la guerre. On ne juge pas l’ennemi, on le combat. Les prisonniers, on ne leur accorde pas les garanties des citoyens, on les enferme jusqu’à la fin du conflit. C’est aux Islamistes qu’il appartient de nous déclarer la paix. Les crimes de guerre pourront alors être jugés et en particulier le massacre de civils désarmés.


Il fallait qu'il y eut un procès, mais certainement pas en faire un événement à grand spectacle. Les accusés ne le méritent pas.


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