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Le ou la covid ? La science en échec

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 16 oct. 2020
  • 2 min de lecture


Pendant que l'ennemi était aux portes de Byzance, on y discutait du sexe des anges. Dans la France assiégée par la pandémie COVID on se préoccupe du genre de ce virus.


L’Académie Française prompte à porter son examen sous les jupes du language, et estimant qu'il était urgent de décider si l'ennemi était du genre mâle ou femelle, a dégainé et décrété féminin le terme "covid-19".


Son décret, immédiatement exécutoire, sous peine ne passer pour béotien, et risque de mourir fautif, reposait sur le fait qu'il s'agit de l'acronyme de coronavirus disease, et que le noyau en serait le terme "maladie" (disease). Hélas, le terme "disease" est neutre en anglais. Il faut donc traduire par maladie pour parvenir au féminin. Pour le SIDA (AIDS en anglais) on a traduit l'acronyme. Faire de même aurait conduit à parler de la Malcovi-19.


Mais admettons ce saute-mouton linguistique et que le D de covid soit féminin. L'Académie n'aura pas pour autant raison, car quand on parle "la covid-19" on désigne la maladie, mais avec "le covid-19" on peut vouloir parler du virus. L’Académie aurait dû réserver cette distinction. Cela lui aurait évité d’être prise à contre-pied par l’usage. Donc, le covid ou la covid, l’un et l’autre se dit ou se disent... selon ce que l’on veut désigner : le virus ou la maladie, aurait été une décision équilibrée.

Exemple : Se battre contre la covid, c’est lutter contre le mal ainsi nommé ; mais si l’on veut inclure les porteurs asymptomatiques, qui ne sont pas malades, c’est contre le virus que l’on agit, donc contre le covid.

Étrangement, mais pas tant que cela, eu égard à sa composition de vieillards cacochymes que l’âge a rendu aveugles de l’oreille, l’Académie a surtout négligé l’euphonie. "La covid" est disgracieux. Il existe 22 mots en français qui se terminent par ID, comme raid, caïd, celluloïd. Aucun n’est féminin, et la plupart en outre ont un féminin en IDE, tels laid/laide, froid/froide...

Les gardiens du temple de la langue auraient dû prévoir que l’acronyme COVID, serait lexicalisé, c’est à dire deviendrait vite un nom commun, et traité comme tel.


Encore une bataille perdue par les hautes autorités, cette fois linguistiques, sur le front covidien.


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