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Le populisme, quand le peuple déshonore la nation qu’il habite

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 juin 2021
  • 2 min de lecture


On peut s’interroger. Comment le peuple source de la légitimité suprême en démocratie peut-il perdre celle-ci en sombrant dans le populisme ?


Le populisme est qualifié de maladie de la démocratie, mais on peine à s’accorder sur sa consistence.


De tous temps, les démagogues ont usé de mille artifices pour tromper le peuple, en flattant notamment ses plus bas instincts. La peur, l’égoïsme, la vanité, la cupidité, l’avarice... tous les péchés, capitaux ou non, pourraient y passer. Mais dans certaines circonstances, ils est sain d’avoir peur du danger, et parfois il faut savoir penser à préserver les intérêts du pays... Chaque médaille à son revers. Ce n’est donc pas dans la qualité des émotions qu’il faut juger des vertus populaires. Pas seulement.

On encense le peuple, il est souverain. Mais soudain, il devient populace. Le populisme serait-il le gouvernement par la populace ?


Un tel jugement serait trop rapide. La populace, c’est la foule, ce sont les débordements, les violences ; la populace, c’est la rue. Oui, cette rue que de nos jours on porte au pinacle de la démocratie, censée corriger les erreurs de la représentation élective. Or la rue n’est que la sifflet de la cocotte-minute. Elle ne réfléchit pas, elle réagit. Toujours, ce sera une oligarchie qui lui confisquera ses victoires.


Les catégories populaires ont vocation à être manipulées, les opportunistes savent utiliser leurs réactions, ils prétendent les respecter, mais les considèrent au fond comme de la populace.

Quand le peuple se rend aux urnes, on ne peut plus parler de populace. Néanmoins, il peut en résulter un gouvernement populiste. Cela démontre qu’au dessus du peuple souverain, il existe des principes auxquels le peuple lui-même ne peut déroger.


Ces principes sont censés prévenir des aveuglements populaires. En effet, le peuple peut se fourvoyer. Il peut être dupé. Il peut être dévoyé par de mauvais guides, ou se laisser emporter par son émotivité.


Ces valeurs qui dépassent le peuple ne dépendent pas des circonstances, ni des nations, ce sont des principes universels.

On en dénombre sept :

  • Respect de la vie humaine,

  • Égalité devant la loi,

  • Liberté individuelle,

  • Protection des plus faibles,

  • Liberté de penser, de croyance et d’expression,

  • Etat de droit,

  • Droit de propriété.

Ces sept piliers de l’humain sont loin d’être en vigueur partout et en tout temps. Mais chaque fois que l’un, ou plusieurs d’entre eux, est ou sont bafoués avec l’assentiment du peuple ou à sa demande, le souverain abdique de sa légitimité. Et le gouvernement qui en résulte est populiste. Alors, le peuple déshonore la nation qu’il habite.



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