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Le véritable enjeu du défi de la covid-19

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 26 févr. 2021
  • 3 min de lecture


Sur la plupart des sujets qui agitent l’opinion Emmanuel Macron a un mérite incontestable, il ouvre le dialogue, et, dans son analyse, il adopte un discours qui met fin au déni de réalité qui avait seul droit de cité jusqu’ici. On peut même dire qu’il va plus loin. Il sait et dit ce qu’il faut faire.

Pour mettre fin à l’usurpation du pouvoir par une administration pléthorique, il dit qu’il faut supprimer l’ENA et le système des Grands Corps. Pour sortir du piège tendu à la France par l’Islamisme politique, il déclare qu’il faut se battre contre le séparatisme, et, bien mieux, il fait ouvrir le débat sur l’Islamophobe-gauchisme par sa Ministre Frédérique Vidal. Pour mettre un terme aux dérives partisanes de la Justice, à qui il doit cependant son élection de 2017, car le sort de la démocratie en dépend. Pour cet objet, dangereux s’il en est, car les Juges sont aussi corporatistes que vindicatifs, il ne ne contente pas de nommer un Garde des sceaux atypique qui bouffe du magistrat au petit déjeuner, il donne lui-même une mission au Conseil Supérieur de la Magistrature de faire un rapport.

Seul thème qui n’est pas abordé par le Président : la procréation... PMA, GPA... il ne semble pas être concerné, et probablement ne l’est pas.


Dans l’ensemble, si les paroles d’Emmanuel Macron étaient suivies d’actions utiles, la France en serait chamboulée, modernisée et ragaillardie, prête pour affronter le reste du siècle.

Hélas, Emmanuel Macron est seul. Même son parti n’est pas capable de le suivre, il marche sur des sommets trop escarpés. Contre lui, il a toute la France des privilégiés qui vivent grassement de l’Etat, qu’ils prétendent servir et dont ils se servent avec leurs amis et condisciples.


Donc les montagnes que la foi du Président veut déplacer accouchent de souriceaux, et rien ne change. Quand on fait observer aux membres de l’élite d’Etat que le populisme est aux portes de la République tels les Vandales à celles de Rome, ils haussent les épaules. Quel que soit le futur dirigeant, il (ou elle) aura besoin de nous. L’épisode des Gilets Jaunes ne leur a pas servi de leçon. Au contraire, ils prétendent que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit, et font observer que dans les actes successifs qui ont ponctué les samedis, c’était le Président qui était menacé, pas eux. Ils oublient que le Grand Débat qui suivit fut l’occasion pour le chef de l’Etat de constater que la vraie France ne supportait plus celle de la haute fonction publique, et qu’il en revint avec l’annonce de la suppression de l’ENA.


La stratégie unique de l’élite d’Etat est de durer. Sa devise pourrait être "Je me maintiendrai ". Pour l’heure, unie par une solide conjonction d'intérêts qui la dispense d'avoir un chef, elle mégote son appui au Président, ne sachant pas comment il se sortira de la crise sanitaire. Mais le défi de la covid-19 est une épreuve de vérité. Le coronavirus ne se satisfait pas de mots, et Emmanuel Macron sera jugé sur ses actes. C’est donc avec une audace inouïe qu’il a décidé de ne pas se plier aux injonctions des fonctionnaires de la santé. Nul doute que les 5000 des médias sauront voler au secours de la victoire ou accabler le Président selon qu’il sera contraint de reconfiner totalement ou pas. On doit lui reconnaître le mérite de ne pas avoir pour une fois cédé à la facilité.


Il y a plus que de la gestion sanitaire, ou même économique dans l’enjeu qui est aujourd'hui sur la table. Si pour la première fois, Emmanuel Macron démontre que sa volonté traduite en actes est gagnante, il pourra revenir sur ses projets iconoclastes, pour l’heure mis en veilleuse, par tous ceux qui veulent que surtout rien ne change. Alain Duhamel propose de surnommer le monarque républicain Emmanuel le hardi, jusqu’ici il a plus mérité le qualificatif de « verbeux », tant il y a eu de distance de ses paroles aux actes. Cette fois il a l’occasion de donner raison à son biographe.


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