Le wokisme n’est pas la solution, mais le problème
- André Touboul
- 1 juil. 2023
- 2 min de lecture

Un fois que l’on a souligné que pour construire il faut commencer par déconstruire, l’on a tout dit, et rien. En considérant l’idéologie woke qui est purement et totalement négative, car la politique de la suppression, de l’excommunication et de l’anathème ne comporte aucune promesse de concorde sociale, force est de reconnaitre que la seule issue du wokisme est un retour des attitudes réactionnaires.
Les nicodèmes, qui, du haut de leur noblesse méritocratique, sont encore au pouvoir dans notre société, se plaisent à répéter que notre déclin économique n’est pas de leur fait, mais imputable à une décadence de l’Occident, voire son effondrement.
Un tel aveuglement est stupéfiant. En effet, l’Occident n’est pas en décomposition, au contraire, il est en passe de réussir les deux mutations les plus gigantesques de l’histoire de l’Humanité. La reconnaissance de l’unicité de l’espèce humaine, et celle de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Certes, ces révolutions propres à l’Occident, et qui n’ont lieu nulle part ailleurs, ne se font pas sans excès, débordements, voire des abus. Mais, la force adaptative de la culture occidentale lui permet non seulement d’évoluer, mais encore de se rendre compte que la logique de cette mutation est une recherche d’harmonie et non un reversement de domination.
En prétendant déconstruire l’homme occidental, l’idéologie woke commet un contresens. Ce qui justifie l’égalité des humains ne peut être ce qui en rabaisse certains. L’égalisation doit se réaliser par le haut. L’accès à des droits égaux.
Bien entendu, il serait utopique de penser que ce mouvement, ce progrès pourrait s’accomplir sans un parcours chaotique. Le wokisme est l’un de ces chaos de l’histoire.
Il convient dans notre société libérale de le traiter comme tel. Si l’on lui donne trop d’importance, il deviendra un problème. Et ce problème provoquera une réaction. Celle-ci est déjà à l’œuvre dans d’autres pays qui veulent comme l’Iran ou la Russie rebrousser chemin. La peur de la « décadence » est un moteur qui conduit les uns à la régression brutales, les autres à la guerre. Ces effets sont disproportionnés pour une idéologie de nains de jardin sous hallucinogène.
La faiblesse des démocraties s’exprime dans la tolérance des excès de la déraison wokiste, un recul devant l’effort qu’il faut faire pour l‘affronter et la proscrire. Mais, le retour au civisme est plus qu’un espoir, c’est une certitude. La première étape est de désigner le mal, la seconde de le combattre. Nous en sommes là, aujourd’hui. Courage !
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