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Les Américains ont besoin d’une cure de laïcité

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 5 oct. 2020
  • 2 min de lecture


Par bonheur, ils se sont insultés. Le plus terrible eut été que Trump et Biden présentent un débat de gentlemen, car les enjeux qui sont sur la table aux Etats-Unis, de moins en moins unis d’Amérique, sont aujourd’hui profondément clivants.

Il n’est pas question de classiques politiques de taxes ou de couverture sociale, ni de mesures économiques. Il y va de ce qui fait le ciment profond de la nation de Georges Washington et Abraham Lincoln.


L’Amérique est le pays du futur, de la croyance dans un futur meilleur pour chaque individu. C’est le rêve américain qui réunit tous les citoyens sous la garantie de la sacro-sainte Constitution.

Mais ce doux songe se brise sur les écueils du communautarisme qui sous couvert de tolérance porte en lui le ferment de la séparation, et celui-ci de la violence.

La société américaine avait supporté la revanche des féministes qui voulaient que la peur change de camp. Elle n’en était pas exposée à une possible explosion, car il n’y a pas de séparation envisageable dans une nation entre les sexes. Les camps s’affrontent sans risque de fracture nationale.

C’est sur le plan racial que la situation est devenue explosive. Les suprémacistes blancs répondent aux suprémacistes noirs, ils rivalisent dans un absurde concours d’imbécilité.

Ce n’est pas là les injurier, mais seulement souligner qu’ils sont inaptes, i.e. imbéciles, à s’élever au-dessus de leur condition de peau qui devient plus importante que tout.

Les vies noires comptent, bien entendu, mais toutes les vies comptent. « Black lives matter » n’est pas une maladresse de langage, mais une volonté de séparation. Il s’agit d’un slogan de combat de noirs contre blancs. « All lives matter », ou mieux « human life matter » auraient été difficiles, pour ne pas dire impossibles à ne pas approuver.

La fracture sociale sur la base raciale est en passe de réduire à néant le projet du Nouveau Monde.

Sa démocratie paraît désarmée devant une situation incontrôlable. Dans un pays où les citoyens ont la faculté d’être armés et même lourdement, et où ils en usent.

En face de lui, le géant chinois compte 52 minorités, mais avec 95% de Han. Mis à part les Ouïgours et les Tibétains qui dissimulent mal l’énorme homogénéité de l’Empire du milieu, les Chinois n’ont pas à se soucier de séparatistes.

Il serait temps de cesser de prendre exemple sur les Etats-Unis alors que les Américains qui seraient bien avisés de prendre exemple sur la vielle Europe, et en particulier la culture française de laïcité.


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