Les vœux du Président : Quand ça veut pas, ça veut pas !
- André Touboul
- 1 janv. 2021
- 2 min de lecture

Les vœux d’Emmanuel Macron ont été d’une rare platitude, son cliché du « printemps français« sonnait creux, autant que son nouveau matin chantait faux. Tout cela n’était pas du niveau. Un tantinet rébarbatif, le Président étriqué, voulait tout embrasser et il a mal étreint. Un seul point marqué, le rappel que l’Europe a permis de financer une partie de la facture de la pandémie.
On peut rendre responsable de cette médiocrité sa convalescence, puisque l’on dit qu’il a tenu à écrire lui-même son texte. Encore que ce qu’il a livré était du même tonneau insipide que ses allocutions précédentes. Cette fois, c’était le prêchi prêcha d’un animateur fatigué de camp de scouts où l’on interpelle les gamins par leur prénom pour faire jeune et dans le coup.
On l’attendait sur la vaccination, voici ce qu’il a dit, publié sur le site de l’Elysée : « Et je vous le dis avec beaucoup de détermination ce soir : je ne laisserai personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions, encadrées par nos scientifiques et nos médecins, dans lesquelles la vaccination doit se faire. Je ne laisserai pas davantage, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s’installer...».
Les médias sont sourds, ils n’ont entendu que la promesse sur la fin de la lenteur. Mais que signifie : je ne laisserai personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions... ?
Qui a joué avec la sûreté ? Mystère. Quelles sont les « bonnes conditions « ? Il ne nous en dira rien. Que chacun y mette ce qu’il veut.
En réalité, ce flou ne recouvre rien. Ayant repris son « quoi qu’il en coûte », il y ajoute un « quoi qu’il arrive », autant dire que le Président a perdu le contrôle de l’appareil d’Etat. On comprend que la machine administrative ne répond pas. Comme pour les autres étapes de la crise sanitaire, elle se révèle inapte à tout. Lui demander d‘organiser quoique ce soit, autant vouloir couper sa viande avec un tournevis.
Quant à aller plus vite le Monsieur vaccin désigné a déjà répondu le 28 décembre sur Europe 1 : Alain Fischer n'est "pas sûr" qu'il soit possible d'aller "vraiment plus vite" qu'actuellement. "Il faut une organisation logistique extrêmement complexe qui nécessite de répartir ces vaccins dans plusieurs endroits en France avant de servir équitablement les quelque 14.000 Ehpad du territoire." Sans oublier qu'une fois sortie de son super congélateur à -80 degrés Celsius, une dose doit être injectée dans les cinq jours, complexifiant encore un peu plus la logistique de la campagne de vaccination.
Ainsi, c’est la logistique qui ne suit pas. Les promesses présidentielles n’y changeront rien. Comme d’habitude les stratèges de l’Etat sont en retard d’une guerre. Ils avaient négligé les médecins de ville pour traiter la maladie, ils comptent exclusivement sur eux pour vacciner. Et on devra attendre fin janvier pour que l’on ouvre le premier centre. Un mois de retard, alors que les Allemands ont commencé à préparer les leurs dès la fin de l’été.
Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas !
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