Macron et la degonflada
- André Touboul
- 21 nov. 2021
- 2 min de lecture

Dans l’affaire des sous-marins pour l’Australie, Emmanuel Macron a mangé son chapeau. Certes, il était démuni face à la puissance américaine, mais son comportement de petit garçon satisfait d’une vague excuse et d’une caresse sur la joue de Biden était humiliant.
Dans la crise des licences de pêche où le gouvernement a clairement dit que les Anglais ne respectaient pas leur signature, on apprend qu’il se couche et croit pouvoir régler la question en payant avec l’argent des français une prime au désarmement.
On savait, depuis le fiasco de Notre Dame des Landes où Macron avait capitulé devant une poignée de zadistes, que le Président qui se disait Jupiter ne savait pas manier la foudre.
Cruellement, Sarkozy remarquait dernièrement que son successeur avait un problème d’autorité, n’ayant pas eu d’enfant. La responsabilité de parent est, en effet, parsemée d’épreuves qui forgent le caractère.
On ne peut dénier à Emmanuel Macron son intelligence, mais sans volonté l’intelligence nuit.
Velléitaire, Macron l’a été. Face à Edouard Philippe, il n’a pas su le stopper dans sa lubie des 80 km/h qui n’avait d’autre but que de donner au Premier Ministre une image de sauveur de vies, tel Chirac quant il imposait les radars. De même, il a toléré que l’homme à la barbe pie introduise une mesure dite paramétrique d’âge pivot dans la réforme des retraites alors que le programme d’En Marche n’en prévoyait pas.
Son absence de caractère, il l’a aussi montrée en acceptant que son discours de lutte contre le « séparatisme » s’édulcore au point que le mot ne figure pas dans la loi qui prétend le combattre.
Les seules réformes qui ont abouti sous le quinquennat Macron sont celles qui prévoyaient une centralisation à outrance : la suppression de la taxe d’habitation qui est un hold up sur les finances locales, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, la captation des milliards de la formation professionnelle… Ces mesures étaient celles de Bercy, ou qui convenaient aux hauts fonctionnaires.
Colérique, le Président réagit en annonçant la suppression de l’ENA, des Grands corps, des Inspections, une réforme des carrières publiques… Ces annonces ont modérément ému les intéressés qui comptent bien les contrecarrer.
Lors de son élection, on se demandait s’il serait la marionnette de l’élite d’Etat qui l’avait fait roi, ou s'il saurait s’en affranchir dans l’intérêt supérieur de la France. On connaît désormais la réponse. Macron ne fait pas le poids.
Selon la mode du moment le Président aime à se référer au Général De Gaulle, on peut dire, comme tout le monde. Mais le Général était l’homme de la remontada, pas de la defgonflada. Imagine-t-on De Gaulle se faire gifler et tendre l’autre joue ?
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