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Macron, un Président à la dérive




Emmanuel Macron, vient d’annoncer un embargo sur les armes à destination d’Israël, à  la veille de l’anniversaire du pogrom du 7 octobre ; son esprit d’à-propos est saisissant, et l’on peut dire odieux.


Certes, cette déclaration est accompagnée de l’affirmation de l’attachement « indéfectible » de la France au droit de se défendre de l’Etat hébreux. On doit donc comprendre que c’est pour leur bien que Macron veut priver d’armes les Israéliens. Avec un ami « indéfectible » comme Emmanuel Macron, nul n’a besoin d’ennemis.


En fait, Paris  ne livre pas d’armes à Jérusalem, et n’a participé que symboliquement à repousser les attaques de missiles iraniens. C’est donc à une annonce purement politique à laquelle s’est livré le Président de la France, et, il faut bien reconnaître qu’en tant que telle, elle est malveillante. En tant qu’elle s’adresse aux Etats-Unis, la demande de trahison n’aura qu’un seul effet, celui de mettre en évidence le peu de poids de la parole de la France. Pour la société française, cette sortie verbale sera prise pour ce qu’elle est : une allégeance au camp des proxis de l’Iran, qu’elle aurait pour effet de protéger. Les Juifs de France apprécieront.


Emmanuel Macron professe un attachement au Liban que l’on ne peut que partager, tant nombre de Libanais ont la France pour seconde patrie. Cependant, comme sur beaucoup de sujets, il pense à contresens. En effet, les Israéliens ne font pas la guerre au Liban, mais au Hezbollah, milice terroriste qui bombarde le nord du pays obligeant plus de 60.000 habitants d’Israël  à fuir leur demeures.  C’est bien là une guerre défensive que mêne Israël, alors qu’il est vrai que dans la bande de Gaza, c’est une action punitive à des fins de dissuasion qui est conduite. Pour autant, la décision de Macron n’arrive que quand c’est le Hezbollah qui est en cause.


On croyait que le Président français était le spontané défenseur des peuples agressés. Mais il fait apparemment une différence entre les attaques du Hezbollah au nord d’Israël et celles des Russes en Ukraine. Pour ces dernières,  il se veut à la pointe des livraisons d’armes et envisage d’aller jusqu’à fournir des troupes françaises au sol.


L’intellect présidentiel devient indéchiffrable à force de contradictions. Macron ne peut invoquer le risque d’embrasement au Moyen Orient, alors qu’il néglige celui de guerre atomique en Europe.


Désavoué par le corps électoral par trois fois cette année, il aurait dû observer, au moins quelque temps, un profil moins arrogant. Nonobstant, l’encéphalogramme du Président est loin d’être  plat, il est très actif, mais perturbé.


Alors que l’on s’interroge encore sur sa décision intempestive de dissoudre l’Assemblée Nationale, il multiplie les prises de positions équivoques, comme si sa parole avait une quelconque importance.


De fait, cet errement fatal n’était que l’une des manifestations d’une incohérence plus générale d’une pensée sans colonne vertébrale. Pédalant dans le vide, sa précocité se révèle une absence de maturité.


Les esprits chagrins diront qu’il veut avant tout, par ses annonces, ménager la rue islamiste. A un moment où les actes antisémites explosent en France, ce souci est aussi étrange que celui qui l’a fait s’abstenir de se joindre à la marche contre l’antisémitisme. A braconner sur les terres de Mélenchon, Macron se fait un émule de Pétain qui fit de la soumission une méthode de gouvernement.


D’autres, férus d’histoire, penseront qu’il veut singer De Gaulle quand ce dernier lors de la guerre des Six jours en 1967, qualifiait, en une réflexion incidente qui fit du bruit, les Juifs de « peuple d’élite sûr de lui et dominateur » ; mais c’était après la victoire de l’Etat d’Israël et non au cœur de la bataille.


Combiner Pétain et De Gaulle, la soumission et le sursaut, cette version du « en même temps » macronien vire à la pure confusion mentale.


Plus Emmanuel Macron approche de sa péremption politique, plus il donne des signes de décalage avec la réalité, plus il se retrouve seul et à contre-temps sur des positions incongrues. Les deux années de son mandat qui restent à effectuer vont paraître bien longues aux Français, car le Président parait avoir décidé de les occuper à plein temps, mais, hélas, à rebours du sens commun. Macron ne peut plus rien faire d’utile pour la France, mais il peut encore beaucoup lui nuire.


Quand on se souvient de ses déclarations, le 8 octobre 2023, appelant à une coalition internationale contre le Hamas, on mesure la dérive d’un esprit qui semble avoir perdu pied.



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