Ne demandez pas ce que la France peut faire pour vous, sachez ce que vous devez faire pour elle !
- André Touboul
- 7 févr. 2021
- 3 min de lecture

L’épreuve de la Covid a ouvert les yeux de ceux qui ne voulaient pas voir. Ce n’était pas tâche facile, tant les intérêts des sangsues qui vivent de l’Etat se liguaient pour faire croire que l’on faisait des économies, alors que ce n’étaient que des bouts de chandelles, et qu’elles portaient sur le nécessaire, alors que des cohortes de fonctionnaires superflues ne cessait de croître. L’organigramme pléthorique des Agences Régionales de Santé a circulé sur internet, et dans le même temps on déplorait le manque de lits de réanimation.
Madame Covid, de manière violente, mais efficace, a démontré aux Français que le problème des services publics n’était pas d’être dépourvu de moyens, mais leur mauvaise utilisation. Les plus rétifs à être troublés dans leur quiétude ont enfin compris pourquoi les politiques responsables professaient qu’il fallait réduire le nombre des administratifs, non pas pour moins de service publics, mais pour un vrai service. Car celui qui leur était rendu était pitoyable, et que son coût, en plus d’être hors de prix en impôts et en endettement, devait encore être complété par l’usager. On a aussi compris pourquoi ces imprudents ont été éliminés.
Il reste un dernier pas à faire pour que l’opinion sache comment remédier à la calamité qui frappe le doux pays de France depuis un demi siècle, et de plus en plus durement. Il consiste à admettre que si l’administration du pays n’est plus dans leurs moyens, c’est simplement parce que la France est gérée par des administrateurs.
S’il en est ainsi, c’est en raison du fait que les rouages essentiels de la nation sont entre les mains de ce type de gestionnaires, mais, aussi, parce qu’eux mêmes, les Français, ont confié, par leurs votes, les rênes de l’Etat à des individus qui sortaient d’une formation précisément administrative. Il serait injuste de reprocher à ces dirigeants de diriger comme ils ont appris à le faire. Les Français devraient méditer l’adage qui veut que l’on a jamais que les dirigeants que l’on mérite, ou plus exactement encore que l’on a toujours les élus que l’on se donne.
Ce que le virus n’a pas fait, la crise économique l’accomplira. Le spectacle de fonctionnaires garantis de tout, face aux précaires poussés à la ruine, ne pourra laisser les intéressés inertes. Dans le meilleur des cas, ils mettront leurs espoirs dans les élections présidentielles.
On sait maintenant que voter pour un énarque, c’est se tirer une balle dans la tête. Le premier geste qui sauve, dans les premiers secours à un pays en danger de banqueroute, est de refuser son suffrage à quelque niveau que ce soit pour des candidats qui ont reçu une formation administrative, quelles que soient leurs qualités par ailleurs.
En effet, chassez le naturel, il revient au triple galop. On se souviendra que le coup le plus diabolique de l’énarque malin est de prétendre qu’il faut supprimer l’ENA. Fabius, Atali, Jospin, Macron l’ont dit, entre autres. Tous et d’autres ont promis d’entreprendre la réforme de l’Etat ; elle est à l’ordre du jour, et le restera, disait Jacques Chirac, cynique, mais franc.
On arguera enfin pour retarder la libération de la France de cette noblesse du diplôme que rejeter les énarques par principe serait se priver de personnalités brillantes. En vain, car, on le sait désormais, sur des bases fausses, l’intelligence nuit.
Alors, ne demandez pas ce que la France peut faire pour vous, sachez ce que vous devez faire pour elle. Un bulletin de vote suffit.
Il ne faut pas être naïfs, si les médias tentent de nous persuader que le choix sera nécessairement entre Macron et Le Pen, c’est bien pour que le système de l'élite d'Etat dure encore. Car les Français savent bien que choisir Le Pen à la place de Macron serait échanger une tête bien pleine contre une tête bien creuse. Et il y a des limites au désespoir.
C'est maintenant que la droite devra montrer sa maturité en se choisissant un candidat. Maintenant ou jamais. L'histoire ne repasse pas les plats.
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