Ordinateur quand tu nous tiens
- André Touboul
- 24 oct. 2020
- 1 min de lecture

L’ordinateur professionnel ou personnel est, croient la plupart des gens, un objet personnel aussi inviolable que le domicile. On lui confie ses secrets de vie privée ou publique. On y consigne ses reflexions. Il garde en mémoire, même effacée, la trace de nos échanges avec nos amis, nos relations de travail.
Outre la vision qu’il procure sur notre environnement personnel, il renseigne sur le contenu de notre pensée. Il n’oublie rien de ce que nous disons. Les uns sur les autres.
La saisie d’un ordinateur est un viol. Une sorte de cambriolage. Quand ce sont des magistrats qui s’y livrent c’est un viol légal. Cela n’élève rien à la violence du fait.
Dans l’exercice du pouvoir, l’ordinateur conserve la preuve des hésitations, des compromis sinon des compromissions.
Bien entendu, ces informations sont couvertes par le secret de l’instruction. Mais l’on sait ce que vaut ce secret. Il protège jusqu’à ce qu’un journaliste garanti par le secret des sources y ait accès.
Les ordinateurs d’Olivier Véran, d’Agnès Buzin et Jérôme Salomon et ceux d’Edourd Philippe ont été saisis. Leur contenu sera analysé par les fonctionnaires habilités au regard des besoins de la procédure pénale en cours relative à la gestion de la pandémie du COVID-19. Mais il est impossible de ne pas envisager que des informations autres puissent fuiter.
On comprend que les intéressés aient reçu cette perquisition comme un coup de poignard dans le dos.
Les présumés innocents se sentent désormais comme des morts politiques en sursis.
Ils ne sont désormais plus maîtres de leur destinée.
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