Oui, le monde a changé, mais en pire, il est gouverné par des idiocrates
- André Touboul
- 24 sept. 2023
- 3 min de lecture

Ce n’est pas une insulte, mais un diagnostic. Le destin du monde est désormais déterminé par ceux que le capitaine Haddock aurait qualifié d'ectoplasmes sans intellect.... autrement dit, des esprits vides.
On connaissait, en France, la stupidité de l’égalisation par le bas qui permet de s’enorgueillir du taux de réussite au baccalauréats proche des 100%, et qui le dépasserait si l’on ne craignait pas le ridicule. Nul ne se soucie du fait que bon nombre de titulaires de ce diplôme ne savent que peu lire, mal écrire et à peine compter. C’est là une application de cette doctrine imbécile qui enseigne que pour qu’il n’y ait plus de pauvres, il suffit de supprimer les riches.
Ce biais intellectuel atteint les dirigeants des grandes nations qui ne pensent plus en termes de progrès pour leur peuple, mais croient qu’il leur revient de tout faire pour affaiblir leur concurrents dont la prospérité leur parait une arrogance provocante insupportable.
Au premier rang du palmarès des déficients mentaux, la médaille d’or revient à Monsieur Xi qui ne conçoit son avenir qu’en fonction de l’affaiblissement des Etats-Unis et plus largement de l’Occident. Le suit de près, Poutine, qui ne manque pas de territoire, la Russie est le pays le plus vaste du monde, mais veut détruire l’Ukraine, et ne rêve que d’affaiblir l’Europe.
Ces deux potentats de la bêtise espèrent pallier les impasses de développement où ils se trouvent. Le Chinois bousculé par la pandémie et le réveil des Américains croit pouvoir trouver son salut en coupant toutes les têtes qui dépassent autour de lui. Les milliardaires qui avaient fait décoller l’économie de la Chine, et les hauts fonctionnaires pas assez dociles disparaissent. De son côté, Poutine fait le ménage chez ses oligarques.
Dans les deux cas, il s’agit d’un constat d’incapacité de faire profiter leurs classes moyennes d’une promesse de progrès. Et quand le progrès n’est plus en perspective, il reste la guerre, la plus stupide des solutions. Dans le passé on pouvait en espérer quelques bénéfices, mais aujourd’hui ce mode archaïque de résolution des conflits est un jeu définitivement perdant/perdant, car il est impossible d’anéantir l’adversaire.
Au troisième rang des imbéciles on trouve les non-alignés ou comme ils le prétendent les multi-alignés qui acceptent la disparition d’un ordre international qui les protégeait. Ce sont les moutons qui votent pour le retour de la loi de la jungle. Les dirigeants Indiens et Brésiliens croient que l’affaiblissement de l’Occident les renforce. Ils déchanteront tôt ou tard, mais sûrement trop tard.
Le monde a changé, dit-on, mais pas en bien. Le bien, c’est la sécurité et la loi qui protège le faible contre les abus du fort.
Les moutons croient qu’en bêlant ils affirment leur personnalité, ils ne voient pas que dans la course au réarmement, ils seront toujours en retard sur les loups.
Que penser, enfin, de ces militaires africains réunis en juntes qui font des coups d’État comme jadis les colonels sud-américains faisaient des pronunciamentos, et qui misent sur des mercenaires étrangers sans foi ni loi pour asseoir leur régime ? Leur seule idéologie est celle de la prévarication, ils seront bientôt les otages de leurs nouveaux colonisateurs.
Oui, le monde a changé, mais en mal. Le rôle des dirigeants est de s’en rendre compte, ceux qui ignorent cette menaçante vérité sont, il faut le dire, des imbéciles, et des traitres à leurs propres peuples. Si il existe un régime politique dominant désormais, c’est incontestablement l’idiocratie.
Le nouvel age de la Bêtise, que publie Pierre-André Taguieff illustre ce règne de l’incohérence qui saisit le monde de ce siècle et en particulier ses élites.
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